(1962)
Langue d’origine : Français
⭐⭐
Ce que raconte ce recueil de contes :
Collection de 14 contes et légendes, qui nous offrent un caléidoscope de l’histoire, les traditions, la mythologie et la société Tchadienne à travers les siècles.
Contes et légendes tchadiennes :
Joseph Brahim Seid est, rien que cela, le premier bachelier de l’histoire du Tchad. Bercé dans la multiculturalité, cette éminent écrivain et homme politique (il fut même ministre de justice de son pays), fit un constat désolant dès son plus jeune âge : Il n’y avait aucun écrit proprement tchadien, tout ce qu’on pouvait lire venait en quelque sorte de l’étranger. À l’heure de l’indépendance tchadienne en 1960, aucun écrit ne semblait exister, rien n’est constaté. Les textes utilisés pour les quelques étudiants, étaient des textes français, à 10.000 lieues du paysage, du tempérament et de l’idiosyncrasie du Tchad.
Seid était donc obsédé par l’idée de créer une tradition écrite propre. Une littérature qui fédèrerait et rassemblerait la multiplicité des ethnies et cultures Tchadiennes, et qui pourrait cimenter le travail pédagogique des générations futures, Seid se proposa de créer un ouvrage simple et clair, où une partie importante de la tradition orale qui était en train de disparaître, pourrait s’enregistrer noir sur blanc dans un livre 100 par cent Tchadien.
C’est avec ce court livre ‘Au Tchad sous les étoiles’, que Seid accomplit ce louable objectif. Cette collection des légendes est relativement simple à niveau intrigue, les personnages sont assez schématiques, sans nuances ; Des héros infaillibles, des antagonistes redoutables, des princesses capricieuses, des vaillants guerriers. La morale est toujours évidente, avec en permanence les valeurs de concorde et entraide entre les différentes ethnies du pays au centre de ces légendes. Malheureusement, depuis cet ouvrage, la concorde pressentie par Seid a souvent brillé par son absence. L’histoire récente de ce pays est traversée par mille guerres intestines et la région n’a jamais connu vraiment la stabilité.
La candeur et naïveté du récit se voient compensés par l’authenticité du parti pris. C’est une œuvre capitale et fondatrice dans le développement de la culture Tchadienne, et elle peut permettre au lecteur lambda que je représente, d’apprendre énormément des choses sur ce pays si méconnu. Les objectifs pédagogiques marqués par l’écrivain sont largement accomplis, mais d’un point de vue strictement littéraire l’intérêt est un peu plus limité.
Citation :
« (…) ici-bas ne triomphe en justice que le plus fort. La faible a toujours tort et les juges, toujours convaincus, le condamnent au nom d’un mot très vague, au masque souriant, qui s’appelle l’équité »
0 Comments