Littérature des 5 continents : AfriqueMaroc

Chanson douce

Leila Slimani

(2016)
Langue d’origine : Français
⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

La femme souhaitant revenir au travail, un couple parisien engage une nounou pour ses deux enfants. Au début tout va pour le mieux, et le couple peut s’épanouir et vivre plus sereinement. Petit à petit, on commence à voir que tout n’est pas si simple.

Quand une structure non linaire marche vraiment bien :

En effet, dès le départ, on sait où est-ce qu’on va finir. Mais cet autospoiler ne nuit en rien le récit, au contraire, ça ne fait que contribuer à faire plus suggestive la situation en la assombrissant d’un sinistre présage. Aussi, il rajoute des calques de complexité au fascinant personnage de la nounou, au fur et à mesure que d’autres bribes du passé de cette femme atypique feront surface, parsemées le long du roman. Ce déroulement non linéaire de la fiction est un des charmes de ce roman si bien ficelé. Malheureusement dans l’adaptation cinématographique l’intrigue se déroule de façon linéaire, effaçant tout l’effort de Leïla Slimani pour donner solidité à l’histoire.

Dans un autre moment brillant de la narration, Luise, la nounou, commence à prendre progressivement de plus en plus de place dans la maison, jusqu’à devenir indispensable. Même si le couple commence à s’en douter que ce parfait bonheur est étrange, il se laisse emporter dans la commodité que Louise offre à leur vie. Avec Louise, leurs rêves de petits bourgeois deviennent de plus en plus une réalité. Or, on sait que cette apparence de bonheur est bien trompeuse.

Quelques parallélismes peuvent s’installer entre ce roman et ‘La Porte’ de l’Hongroise Magda Szabó, qui traitait un sujet similaire, une trentaine d’années auparavant.

Magnifique travail, autrice à suivre. Prix Goncourt 2016


Citation :

« Son visage est comme une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses. »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *