Littérature des 5 continents : AfriqueZimbabwe

Hitting Budapest

NoViolet Bulawayo

(Hitting Budapest, 2010)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐

Ce que raconte cette courte nouvelle :

Harare, Zimbabwe. Un groupe d’enfants de rue affamés du quartier Paradise, font des virées dans des quartiers plus favorisés, comme Budapest, à la recherche des goyaves qui poussent dans les jardins privés. Leur recherche les mène à interagir avec une femme anglaise dont le comportement leur est totalement étranger. Leur faim partiellement assouvie, ils décident de rentrer dans leur quartier, lors qu’ils font une étrange découverte.

Réalité de l’enfance dans des quartiers de la capitale :

Avec une écriture limpide et crue, mais pas exempte de poésie, le récit décrit de façon presque documentaire, la vie des enfants de rue, en contrastant leur quotidien axé sur la faim et la survie avec d’autres réalités qui ne comprennent pas forcement. Un des enfants est une jeune fille enceinte à onze ans d’âge seulement, probablement violée par un proche. Oui c’est dur, mais justement pour cet ensemble d’enfants c’est tout simplement des faits normaux dans le quotidien de leurs vies.

Dans ce quartier Budapest (rien à voir avec la capitale hongroise), ils retrouvent une femme originaire de Londres, en visite au pays de son père. Appartenant à deux univers opposés, la femme bourgeoise peut gaspiller la nourriture et leur demander de poser pour une photo, sans réaliser la détresse de ces enfants, tandis que les enfants n’arrivent pas à décoder pourquoi cette femme se comporte d’une façon si étrange à ses yeux. Tout ce que les enfants vont trouver dans leur vagabondage sera ainsi interprété sur le simple filtre de la survie, sans pathos ni perplexités inutiles, normalisant l’impossible, et contribuant à ce brief mais tr

ès réaliste constat de la vie dans la rue. C’est un des premiers travaux de l’autrice de ‘Il nous faut des nouveaux noms’ (2013). ‘Hitting Budapest’ (‘Virée à Budapest’) est un récit court, simple, et brillant, qui fut récompensé en 2011 par le prestigieux prix Ako Caine (connu comme le Booker Africain), décelé à une courte nouvelle écrite en anglais par un auteur africain.


Citation :

« On n’a jamais vue quelqu’un jeter de la nourriture, même s’il s’agit d’une chose »

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