(Kill me quick, 1973)
Traduction : Françoise Balogun. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Kenya, début des années 70. Méja et Maine ont fini ses études secondaires, payés avec beaucoup de sacrifices par ses familles respectives. Ils débarquent dans la ville avec l’intention de faire valoir leurs diplômes et trouver du travail dans un bureau. Mais les adolescents déjantent vite, il n’y a pas de travail nulle part et les conditions de vie sont très dures. Le jour les garçons arpentent la ville en cherche du travail et le soir ils dorment dans des bennes à ordures. Très vite, leurs vies entrent dans une spiral descendante, et après quelques travaux pénibles, la misère, l’exploitation, les vols, les gangs, les puces et les rats vont faire partie de leur quotidien.
Cours de miracles dans le centre-ville :
Portrait pessimiste de la vie dans la banlieue de la grande ville (probablement Nairobi ?), ‘Kill me kick’ est un libre dur et réaliste, qui retrace la vie de deux jeunes hommes pleins d’espoir, et leur désenchantement progressif. Même si leurs vies vont devenir de plus en plus difficiles, les garçons gardent quand même un certain espoir, malgré toutes les mésaventures qui s’abattent sur eux. Leur idée est toujours de revenir à la maison, mais leur fierté ne leur permet pas de le faire tant qu’ils n’ont pas réussi au moins à décrocher un travail digne.
C’est presque un plaidoyer du gâchis monumental de l’éducation (voir citation). Les études que les parents ont eu du mal à financer s’avèrent inutiles et ne leur permettent pas d’accéder à aucun poste. Des centaines de jeunes diplômes débarquent dans les ghettos des villes, obligés de vivre dans la rue, sans aucun espoir de trouver un travail digne. Sans spoiler, après maintes vicissitudes, Méja et Maine retrouveront un peu de calme et réconfort dans le plus inattendu des endroits.
Le style est simple et sobre, et le récit est assez factuel, sans métaphores ni complexes réflexions, c’est presque un documentaire qui suit les deux garçons à travers leurs galères, avec la grosse ville kényane comme toile de fond. Même si c’est bien écrit, littérairement cela n’a rien de spécial, et la narration est relativement plate. Mais l’histoire et les personnages sont quand même très émouvants, le récit est clairement personnel et ressenti, et ce portrait brutal des ghettos kényans justifie à lui seul l’intérêt de cette lecture.
Citation :
« Lui aussi avait cru le mensonge, racontée par des parents et des professeurs, qu’aller à l’école était le moyen de s’évader. »
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