(O Testamento do Senhor Napumoceno da Silva Araújo, 1989)
Traduction : Édouard Bailby. Langue d’origine : Portugais
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Mindelo, Cap-vert, 1984. Le notaire procède à lire les dernières volontés de M. Napumoceno da Silva Araújo, mort sans enfants. La surprise est multiple, car le défunt à laisse un écrit long de 387 pages, qui retrace toute sa vie dès sa jeunesse jusqu’à ses vieux jours. Dans ce testament atypique et très riche en révélations, l’entrepreneur de Mindelo évoque la façon un peu aléatoire qui lui avait permis de faire sa fortune et créer la lucrative entreprise familiale, mais aussi ses différends avec son neveu et successeur, Carlos da Silva, étonnamment ignoré dans l’héritage. Mais surtout ce long texte révèlera, de façon totalement inattendue, l’héritière ultime de tous ses biens : Sa fille cachée.
Révélations choc à la fin de la vie :
C’est un livre original et frais, doté d’un humour fin et cynique, qui va facilement captiver le lecteur par le rythme soutenu des rebondissements et révélations croustillantes sur la vie Napumoceno da Silva Araújo. Car même si le testament est censé durer 387 pages, le livre de Almeida dure à peine la moitié. L’écrivain capverdien a choisi de ne pas utiliser la première personne avec laquelle le testament a été rédigé, mais plutôt relater à la troisième personne les grandes lignes de ces dernières volontés, sélectionnant sagement les parties clés de la narration pour les décrypter plus facilement et pouvoir apporter ce petit côté ironique qui fait tout le charme du livre.
Le roman joue beaucoup sur le fait que les coulisses et les secrets de la vie du négociant ont été ignorés pendant des années par son entourage, qui n’apprendra les réalités du vieil homme qu’en directe lors de la longue journée de lecture de ses dernières volontés. Petit à petit le lecteur découvrira, au même temps que les assistants à la lecture du testament, le portrait d’un homme singulier, qui voulait à tout prix garder une image de puissance, discrétion et dignité, mais qui cachait des réalités beaucoup plus prosaïques.
Le style est simple et direct et la narration es plutôt dynamique et drôle, remplie de mauvaise foi et ironie. Almeida s’attarde très peu dans des descriptions et préfère céder le rôle protagoniste à l’action, l’humour, et surtout à ce personnage central rempli des faiblesses et des contradictions. Quand même, entre les lignes du récit Almeida réussit à tisser une radiographie riche et ciselée de la société Capverdienne et ses mœurs. Magnifique réussite que j’ai lu d’un seul trait en un seul après-midi.
Citation :
« La lecture du testament scellé de M. Napumoceno da Silva Araujo prit un après-midi entier. En arrivant à la 150e page, le notaire avoua qu’il se sentait fatigué et il s’interrompit pour demander qu’on lui apportât un verre d’eau. »
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