(1960)
Langue d’origine : Français
DNF: Lecture non finie
Ce que raconte ce roman :
1947. Les ouvriers africains de la ligne ferroviaire qui devrait relier Dakar et Niger entament une grève générale pour obtenir les mêmes conditions de travail que les salariés français. Mais les autorités ne se plient pas malgré l’arrêt des travaux de sur la ligne, et la grève se rallonge sur plusieurs mois, dans lesquelles les conditions de vie de ces travailleurs et leurs familles ne font que se dégrader, frôlant la limite de l’insoutenable. Le roman suit la complexe évolution du conflit sur trois endroits de la ligne : Bamako, Thiès et Dakar.
Germinal africain :
Authentique cri de cœur et de révolte contre les injustices suite à la colonisation française du continent africain, ce roman fait maintenant partie de classiques sénégalais de référence. Ousmane Sembène, connu aussi pour son travail cinématographique, s’attache à décrire de façon détaillée la situation précaire des ouvriers et familles impliquées dans le conflit. A la façon de Zola et son chef d’œuvre ‘Germinal’, Sembène déploie un travail très réaliste basé sur une recherche approfondie de ce chantier ferroviaire, et un minutieux étude du quotidien des protagonistes.
Lors de plusieurs chapitres le roman cède la parole à tour de rôle aux différents protagonistes. Cela fait un nombre assez incalculable de personnages qui, malgré la liste fournie au début du roman, risque de dérouter le lecteur lambda ou distrait. C’était malheureusement mon cas, et après 90 pages je n’ai pas pu continuer ce roman qui était par ailleurs superbement bien écrit. Difficile de m’impliquer avec autant de personnages et de situations dès qu’on commence à être un peu perdu.
Mais un lecteur distrait n’est peut-être pas la faute du roman, probablement je ne l’ai pas lu au bon moment, sans doute je tâcherai d’y revenir dessus. Et d’ailleurs, dans la narration se dessinait un travail remarquable sur la résilience et le pouvoir des femmes pour changer les choses. Ce féminisme marqué et la réflexion sur les limites de la dignité étaient les forces qui m’attachaient le plus à ce livre, mais hélas, je n’étais malheureusement pas prêt à raccrocher les wagons cette fois.
Citation :
« Ce fut alors au tour de la peur de s’installer. Chez les grévistes, une peur informulée, un étonnement craintif devant cette force qu’ils avaient mis en branle et dont ils ne savaient pas encore s’il fallait la nourrir d’espoir ou de résignation. Chez les blancs, la hantise du nombre. Comment, petite minorité, se sentir en sureté au milieu de cette masse sombre ? »
0 Comments