Littérature des 5 continents : AfriqueAlgérie

Les sirènes de Bagdad

Yasmina Khadra

(2006)
Langue d’origine : Français
⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Le village de Kafr Karam, en Irak. Un jour, l’armée américaine débarque dans ce petit village et attaque violemment la famille de notre protagoniste, en se prenant notamment à son père. Le pauvre homme est trainé, dévêtu, humilié et finalement tué et laissé sur la poussière, mort, tout nu, comme un chien. Les soldats partent aussitôt, avec un mépris notoire. Le fils reste pantois, devant le cadavre de son père, qui n’avais jamais vu nu. C’est le déclic.

L’autre côté du miroir 3 :

Après la mort du père dans des circonstances si atroces, le fils se laisse envahir par l’horreur, et l’idée de la vengeance vient tout naturellement. Le personnage est devenu en réalité une autre personne, un reflet de ce qui était.

Qui est en réalité cette personne dans le miroir ?

Un peu moins abouti que les deux volets précédents, mais toujours vibrant et émouvant, le livre nous donne une perspective finale sur ce voyage du personnage vers l’autre côté du miroir, où il y a cet autre moi, plus sombre.

Le roman, comme les autres de la série, continue quand même à tracer des lignes de compréhension dans le conflit entre l’Occident et l’Orient, cette fois en nous faisant comprendre comment peut facilement basculer dans l’horreur. Ils existent certains points de contact intéressants avec le roman ‘L’intégriste malgré lui’ du pakistanais Moshid Hamid, qui traitait un sujet similaire. C’est une possible lecture complémentaire.

‘Les Hirondelles de Kaboul’, ‘L’attentat’ et ‘Les Sirènes de Bagdad’ forment une trilogie qui aborde le conflit entre l’Orient et l’Occident, en essayant de comprendre les deux parties, pour déceler les tenants de cette incompréhension entre deux façons de voir le monde, que ce soit en Afghanistan, en Palestine ou en Irak. Chaque livre peut se lire indépendamment, car c’est seulement la thématique qui les unit, mais je recommande les lire dans l’ordre chronologique, car il y a une subtile progression vers l’autre côté du miroir.


Citation :

“Je m’étais couché garçon docile et affable, et je m’étais réveillé dans la chair d’une colère inextinguible. Je portais ma haine comme une seconde nature ; elle était mon armure et ma tunique de Nessus, mon socle et mon bûcher ; elle était tout ce qui me restait en cette vie fallacieuse et injuste, ingrate et cruelle. »

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