(Purple Hibiscus, 2003)
Traduction : Mona de Pracontal. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Eugène tient un important journal local et il est respecté par toute la communauté. Mais dans le sein de la maison est excessivement rigoureux et violent. Son catholicisme est extrémiste. Sa fille Kambili a 15 ans quand elle doit quitter temporairement la maison de ses parents, suite à l’éclat de la guerre civile, pour aller chez sa tante, Ifeoma. Chez sa tante, elle et son frère découvrent un monde de liberté jusqu’à alors considéré comme interdit.
Deux mondes opposés :
La violence domestique peut cohabiter avec l’amour ? telle est une des questions importantes qui pose ce roman. Kambili semble tiraillée entre les deux côtés de son père : ce père aimant et aimé de tous et ce père tyrannique et psychorigide aux exigences de moralité extrêmes.
Une autre opposition marquée dans ce roman est le contraste entre l’univers oppressant et dictatorial chez le père de Kambili et la maison de libertés presque Peace and Love chez sa tante, où la musique et les rires cohabitent avec une atmosphère aimante et détendue. Kambili ne pourra pas s’empêcher de comparer l’ambiance rigide chez le père et la vie plus simple et naturel chez la tante. Mais l’heure de retour est arrivée et rien ne pourra être pareil chez son père.
La structure non linéaire du récit, même si parfois complexe, est un de ses atouts. On commence par une séquence dans laquelle on montre le côté violent du père, pour petit à petit montrer comment on est arrivé là, avec plusieurs aller-retours qui nous développent les personnages.
Bonne maitrise, et sujet pognant, mais littérairement parlant, ça ne va pas aussi loin qu’on aurait attendu. Personnages intéressants mais parfois pas assez approfondis. Beaucoup de pudeur, peut-être pour éviter de tomber dans le pathos, mais que finalement a donné un côté légèrement froid au récit. Reste le côté féministe très réfléchi du roman auquel on ne peut qu’adhérer.
Citation :
« Nous faisions cela souvent, de nous poser l’un à l’autre des questions dont nous connaissions déjà les réponses. Peut-être était-ce pour éviter de poser les autres questions, celles dont nous ne voulions pas connaître les réponses. »
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