(Miracle, 2013)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte cette courte nouvelle :
On est au Texas, États-Unis, dans une église pentecôtiste où se réunit la communauté issue de la diaspora nigérienne. Le prêcheur, un petit homme aveugle adulé par les fidèles, demande d’avoir de la foi pour pouvoir faire ses miracles. Il montre du doigt le narrateur, un jeune enfant, et lui demande de montrer sur l’estrade pour pouvoir procéder au miracle. Le prophète se propose de guérir les problèmes de vision du jeune garçon et lui permettre de voir sans les lunettes à gros verre qu’il a toujours portées.
Au revoir mes lunettes :
Tope Folarin est un écrivain nigérian, né et issue dans la communauté nigérienne aux États-Unis, qui décrit comment l’être humain est facilement manipulable, avec les promesses faciles d’un avenir sans difficultés, sans chômage et sans précarité. La nouvelle se déroule presque entièrement à l’intérieur d’une église pendant le sermon d’un prêcheur qui promet des miracles, adulé comme un prophète. Les yeux de la foule vont même placer son prestige au-dessus de celui de Dieu.
C’est un récit simple, court et efficace, qui prend un progressif ton sarcastique. La partie qui me semble le plus intéressante est l’utilisation d’un narrateur en pluriel (Nous) pour la première partie du récit, qui va changer du moment que le prêcheur va pointer vers notre narrateur et dire ‘Toi !’. À partir de ce moment-là, on découvre que le narrateur n’était pas ‘nous’ mais un jeune garçon qui était un de plus parmi le publique dévote du service religieux. Singularisé et proposé pour être le sujet et protagoniste du miracle, la narration continuera désormais à la première personne du singulier (Je).
À travers ce procédé narratif l’écrivain propose une histoire d’un garçon qui, obligé du sortir du cocon de la communauté, finit par penser par lui-même. Intéressant. En 2013, ‘Miracle’ remporta le prestigieux prix Ako Caine, décerné à des courtes nouvelles publiées en anglais par des auteurs africains.
Citations :
« Presque tous les jours, mon père nous rappelle à mon frère et moi, comment on est chanceux de vivre dans la pauvreté en Amérique. »
« Et on chante des chansons d’espoir, l’espoir que demain sera mieux qu’aujourd’hui, l’espoir que bientôt nos vies commenceront à se rassembler aux rêves que nous menèrent vers l’Amérique. » (Traductions improvisées)
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