Littérature des 5 continents : AfriqueKenya

My Father’s Head

Okwiri Oduor

(My Father’s Head, 2013)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte cette courte nouvelle :

Simbi fait le deuil de la mort de son père. Incapable de s’en souvenir de son visage, la jeune fille essaie de le dessiner, mais à chaque fois le portrait reste incomplet. Le sermon du père Ignatius, venu d’Ouganda, marquera le début du processus que permettra à Simbi de reconstruire l’image du géniteur décédé.

Deuil et mémoire :

‘My Father’s Head’ (La tête de mon père’) est une très courte nouvelle (à peine 8 pages) qui fut récompensé par le prestigieux prix Caine en 2014, dédié à des courtes nouvelles publiés en anglais par des auteurs africains.

Le récit tourne autour du deuil et de la mémoire, en nous montrant une jeune femme qui essaie de s’en souvenir de son père, dont elle n’arrive pas à s’en souvenir du visage. Avec un langage riche en métaphores, le style de l’écrivaine kenyane est complexe, notamment pour l’utilisation d’un lexique garni et relevé. La lecture en anglais de cette nouvelle n’est pas facile.

Au-delà d’une étude psychologique du deuil, la nouvelle semble plonger dans une subtile forme de féminisme, car la mort du géniteur évoque symboliquement la femme qui coupe le lien avec la domination masculine. Une fois le portrait reconstruit le deuil sera fini et la figure du père pourra sombrer dans un simple souvenir. Libérée du patriarcat, la femme pourra aller de l’avant en liberté. Mais ce message reste vague et n’est jamais directement appuyé dans la nouvelle.

Vers la fin de l’histoire, le récit devient encore plus opaque, le narrateur s’adresse à la deuxième personne, et malgré l’avoir lu deux fois, je ne suis pas arrivé à saisir de quoi ou à qui on parlait. Le rôle du père ougandais et les métaphores constantes en lien à la nourriture m’ont aussi perdu. C’est possible que mon anglais ne soit pas suffisamment calé pour une narration si complexe. Dans tous les cas, pour le lecteur lambda que je représente, il y a fortes chances que cela sonne un peu prétentieux et impénétrable, même si c’est évident que c’est bien écrit.

‘My father’s head’ peut se lire facilement sur internet, ici, sur le site du Prix Caine. Pas de traduction connue pour l’instant.


Citation :

« Mais je ne voulais pas vraiment qu’il revienne, je voulais seulement voir son visage. »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

L’Or des femmes

L’Or des femmes

Mavoungou et Bouhoussou se connaissent depuis l’enfance et doucement ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Malgré ses vingt ans et son manque de possibilités économiques, Mavoungou voudrait demander la belle Bouhoussou en mariage, mais les traditions Vili ne peuvent permettre cette union, et la jeune femme nubile sera promise à un homme beaucoup plus âgé et riche, qui a déjà trois femmes et plusieurs enfants.

read more
Beneath the Darkening Sky

Beneath the Darkening Sky

L’attaque d’un escadron de rebelles sème la mort et la destruction dans le village d’Obinna, un jeune enfant de 9 ans. Les rebelles prennent les enfants comme à char à canon pour leur armée, seulement étant épargnés ceux qui ne dépassent pas la mesure du rifle AK47, jugés trop petits. Obinna n’aura pas cette chance, suffisamment grand, il sera kidnappé avec son frère et plein d’autres enfants.

read more
Le testament de Monsieur Napumoceno da Silva Araújo

Le testament de Monsieur Napumoceno da Silva Araújo

Mindelo, Cap-vert, 1984. Le notaire procède à lire les dernières volontés de M. Napumoceno da Silva Araújo, mort sans enfants. La surprise est multiple, car le défunt à laisse un écrit long de 387 pages, qui retrace toute sa vie dès sa jeunesse jusqu’à ses vieux jours. Dans ce testament atypique et très riche en révélations, l’entrepreneur de Mindelo évoque la façon un peu aléatoire qui lui avait permis de faire sa fortune et créer la lucrative entreprise familiale…

read more
Amkoullel, l’enfant Peul

Amkoullel, l’enfant Peul

Récit autobiographique qui retrace l’histoire de l’enfant peul Amadou Hampâté Bâ, commençant par ses grands-parents, puis par ses parents Hampâté et Kadidja, pour arriver à son enfance et jeunesse. On est à Bandigara, au Mali, au début du XXe siècle, dans une région à majorité toucouleur, avec forte présence de la colonisation française.

read more