(Quills of desire, 1993)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Wiza est un jeune et brillant lycéen, déterminé à réaliser ses rêves d’études universitaires, qui le sortiraient d’une vie abrutissante et sans intérêt. En essayant de suivre les pas de son frère ainé, qui a réussi ses études et continue sa formation en Europe, Wiza s’attache à effacer quelques erreurs de jeunesse et se centrer dans ces études. Malgré son évident talent et intelligence, son caractère arrogant et imprédictible, et les jalousies qui se génèrent autour de lui vont compliquer son parcours.
La déception des rêves de jeunesse :
Une belle surprise que ce roman très bien ficelé, avec une structure simple mais très solide, en quelque sorte un roman d’apprentissage, qui s’attache à suivre le complexe parcours du jeune Wiza pendant ses années de lycée.
Wiza est admirablement intelligent et il le sait. Parmi les premiers de sa classe, souvent reconnu et admiré même au-delà des murs de son lycée, son potentiel est énorme, il a un futur qui se dessine fabuleux dans ses rêves. Mais Wiza a un caractère capricieux, il sait qu’il est brillant et son arrogance d’adolescent ne manquera pas de lui créer quelques ennemis, et autant d’embuches dans un chemin qui normalement aurait dû se passer sans encombre.
Mais ce n’est pas seulement l’instabilité de son caractère ce qui mettra son rêve en danger. En réalité, depuis ses débuts compliqués au lycée, on peut dire que Wiza a changé. Il a fait des efforts pour garder sa colère et son ego sous contrôle, mais la jalousie et les insécurités de certains membres de son entourage lycéen et la rigidité de sa famille, des humbles mais respectables provinciaux soumis au poids des lois et traditions ancestrales, vont devenir des vrais écueils dans son parcours. Un seul moment de malchance pourrait alors entrainer la déception de toutes ses illusions.
Le roman est relativement court et personnellement j’aurais aimé plus de pages pour pouvoir développer un peu plus les personnages. Wiza et son ami Humphrey sont bien contrastés et décrits, mais ses archi-ennemis, le jaloux étudiant Yona et le proviseur Mr. Dasgoupta sont des antagonistes un peu trop schématiques et caricaturaux. Le père, Chambouleni, a des bons moments d’émotion et dramatisme, mais la mère et le reste de la fratrie, ainsi comme la jeune fille Evi, auraient bénéficié sans doute d’un peu plus de développement.
Avec tout, le résultat est très réussi, notamment pour le traitement de son thème, la chute des illusions, très bien décrypté et réfléchi. Ce merveilleux roman se lit avec beaucoup d’aisance, même s’il n’y a pas forcement énormément d’intrigue. Le livre fait une description assez réaliste du contexte sociale qui entoure le personnage, et le dilemme entre le rêve de l’individu et le devoir vers la famille et ses traditions.
Citation :
« Écoutez mon ami, n’essayez pas d’être trop politique. Vous ne pouvez pas être un étudiant et un politicien en un seul souffle. Vous me comprenez ? »
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