Littérature des 5 continents : AfriqueZambie

The sack

Namwali Serpell

(The sack, 2014)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐

Ce que raconte cette courte nouvelle :

Un homme appelé J. s’occupe d’un vieil homme très malade. Jadis amis, une querelle avait éclatée entre eux à cause d’une femme aimée par les deux, Naila, qui s’était mariée avec le vieil homme, mais finit par partir et l’abandonner. Le vieil homme empile des rêves étranges dans lesquels il est fourré dans un sac, tandis que J. éprouve plein de ressentiment vis-à-vis du vieil homme dont il doit prendre soin, sentiment partagé également dans l’autre sens.

Étrange huis-clos :

‘The sack’ est une brillante mais très cryptique nouvelle qui fut récompensée en 2015 par le prestigieux prix Ako Caine (connu comme le Booker africain), consacré à des courtes nouvelles écrites en anglais par des écrivains africains. Avec un storytelling créatif et très original, le récit est certainement complexe et parfois surréel, mais une logique interne fait foi du talent évident de son autrice. Le racisme semble jouer un rôle, les deux hommes appartenant à des ethnies différentes, et J. appelant sarcastiquement le vieil homme bwana. Le récit ne semble pas se dérouler dans une linéarité standard, car les cauchemars reflètent la réalité dans un ordre inverse, mais c’est difficile de l’affirmer. Oui, c’est complexe.

La nouvelle alterne deux voix et styles narratifs très différents. Une partie est narré à la première personne par le vieil homme qui fait face au vide de sa mort prochaine, et qui fait des cauchemars récurrents avec un sac. L’autre partie est narré à la troisième personne et se centre sur J., le personnage qui s’occupe du vieux, et le lien tendu qui relie les deux hommes, ainsi comme la compassion de J. pour un enfant pauvre qu’il protège et nourrit.

Honnêtement, dans une première lecture, c’est hermétique, et beaucoup de détails peuvent échapper au lecteur, mais la qualité du récit est indéniable, et encourage la lecture du roman le plus connu de son autrice, ‘The Old Drift’, invraisemblablement traduit en français comme ‘Mustiks : Une odyssée en Zambie’. Malheureusement aucune traduction de ce texte n’est disponible en français. Le texte original anglais est disponible sur le net, ici.


Citation :

« (…) j’ai connu cet homme depuis qu’on était des enfants. Je sais ce que le couleur de ma peau veut dire pour quelqu’un de notre génération. »

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