(The street sweep, 2018)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte cette courte nouvelle :
Addis-Abeba, Éthiopie. Getu, Un jeune éboueur, demande à sa mère de lui recoudre ses habilles pour se rendre présentable à la soirée qui fête le départ de Mr Jeff. Mr Jeff travaille pour une organisation d’aide internationale, et il a sollicité l’avis de Getu à plusieurs reprises, comme une sorte d’homme sur le terrain, pour cibler les endroits où l’on pouvait mener des actions qui amélioreraient la vie dans les quartiers pauvres. M Jeff a invité Getu à se rendre au Shératon le jour de son départ d’Addis-Abeba, pour lui annoncer quelque chose. Les espoirs de Getu s’envolent, et il visualise nouveau emploi et nouveau salaire, qui sortiraient lui et sa mère du pétrin.
Comment entrer dans le Sheraton :
Courte mais très intéressante nouvelle sur le sujet de la différence de classes, et sur la frontière invisible qui séparé le monde des pauvres de la rue et le monde des riches et des agents de l’aide internationale dans des pays en voie de développement. Cette frontière s’incarne de façon assez efficace dans les portes d’entrée du Sheraton qui, protégées par des gardes méprisants, semblent infranchissables pour quelqu’un comme Getu, un simple éboueur qui habite dans un quartier pauvre.
En toile de fond de l’histoire, Getu et sa famille vivent sous la permanente peur de l’éviction et la destruction de leur foyer, donc Getu doit trouver d’urgence une solution pour pouvoir s’en sortir avant que son quartier ne disparaisse. C’est la détresse des quartiers pauvres, souvent expropriés pour laisser place aux buildings et à la nouvelle richesse.
La mère de Getu, prudente et réaliste, insiste qu’il ne devrait pas trop rêver de ce que Mr Jeff pourrait faire pour lui, tandis que Getu, plus osé et tempéramental, croit à fond à un basculement de sa vie après la rencontre avec Mr Jeff, et il le voit comme un ami qui va l’aider. Mais dès son arrive au Sheraton les barrières et différences de classe ne font que le renvoyer à son balai et son conteneur poubelle. Getu s’accroche quand-même à ses espoirs.
Belle et simple narration, couronnée pour un dénouement créatif et symbolique, qui donne envie de lire plus de son autrice. Le récit, à ce jour sans traduction française, gagna en 2021 le prestigieux prix AKO Caine (connu comme le prix Booker africain), décerné à des courtes nouvelles écrites en anglais pour des auteurs africains.
Citation :
« Il voulait sauver sa maison, mais aussi il voulait être une exception, une exception à la règle prouvée une fois et une autre, qui disait que quelqu’un comme lui peut être très facilement balayé à coté, sa maison mise de côté, ses rêves mis de côté. Il voulait prouver à sa mère qu’elle se trompait., mais plus que cela, il voulait prouver que tout le monde se trompait, que toute la structure se trompait, tout ce système que le marquait dès la naissance et le plaçait à la merci des puissants, aussi relatif que cela puisse être. » (Traduction improvisée)
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