(1979)
Langue d’origine : Français
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Dans ce roman épistolaire, Ramatoulaye Fall écrit plusieurs lettres à son amie d’enfance, Aïssatou. Plusieurs évènements y sont consignés : la mort de son mari et les circonstances qui ont suivi son période de veuvage, ainsi comme les périodes précédents et l’arrivé de la deuxième épouse de son mari.
Dommage que la lettre ne soit plus longue :
La finesse de ce roman contraste avec sa simplicité. La femme qui écrit la lettre et la femme qui la reçoit ont pris des décisions différentes face aux même évènement : Le mari qui prend une deuxième femme plus jeune. Ramatoulaye, va temporiser et finir pour accepter cette situation vexante, sans pour autant renoncer à son indépendance. Inversement, Aîssatou va demander le divorce avec tout ce qui va entrainer pour elle, mais en gagnant un souffle de liberté qu’elle va bien profiter à son avantage. Deux points de vue différents qui ne font sinon mettre en valeur la place réservée aux femmes dans la société de l’ouest de l’Afrique, dans la dernière partie du XXe siècle.
Le sujet de la polygamie est traité avec une extrême sensibilité, mais avec passion. Roman pionnier du féminisme au Sénégal et par extension en Afrique de l’Ouest, « Une si longue lettre » va mettre la lumière sur ces deux femmes qui prennent et assument ses décisions, sans accepter que les hommes dirigent leurs destins.
C’est un tout petit roman fabuleux. Dommage que l’écrivaine n’ait pas pu développer une carrière plus longue. Un roman court qui se dévore et que nous laisse avec envie de connaître plus de l’univers de cette romancière sénégalaise.
Citation :
« Quand on commence à pardonner, il y a une avalanche de fautes qui tombent et il ne reste plus qu’à pardonner encore, pardonner toujours »
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