(Ajuar funerario, 2004)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce recueil de micro-nouvelles :
Recueil d’une petite centaine de micro-récits de l’auteur péruvien, centrés sur l’au-delà, l’épouvante, le macabre et, en général, la mort.
Micro-frissons :
Le temps d’un frisson, ces nouvelles d’à peine deux ou trois paragraphes présentent une mécanique assez implacable. Elles sont construites avec une structure relativement similaire, Deux ou trois phrases d’introduction pour placer les repères, puis description d’une situation qui parfois peut être conventionnel ou bien totalement malsaine, puis rebondissement finale qui change la donne de l’ensemble du récit. Souvent dans la dernière phrase on découvre que le narrateur était mort ou était un vampire, un zombie ou un monstre horrible, ou bien le narrateur se trouve de façon surprenante dans une situation morbide inattendue, ou bien tout ce qu’on croyait normal était en réalité macabre dès le départ.
Sans foncer à aucun moment sur des sombres descriptions ni sur son côté glauque et malsain, les nouvelles exhibent au contraire un cynisme et un humour ultra-noir très décalé. Très épurées, avec une économie narrative remarquable, ces nouvelles sont un prodige de simplicité. En à peine quelques lignes Iwasaki réussi le pari d’embarquer le lecteur, le mener en bateau pour le lâcher aussitôt, et le surprendre à coup d’épouvante.
Même si la plupart des nouvelles tourne autour des mêmes sujets et les rebondissements sont du style similaire, donc souvent prédictibles, le sens de l’humour sinistre, l’ambiance lugubre et la créativité et l’originalité des histoires, font que l’ensemble se tienne et se lise aisément, sans que cela devienne lassante. Quand même, pour éviter une indigestion sépulcrale, je recommande d’espacer ces lectures. Par exemple lisez seulement cinq ou six micro-récits d’affilé et puis passez à une autre lecture différente. Sauf si vous préférez sombrer tête la première dans la frénésie morbide de cet auteur à la plume solide et au style percutant. Et totalement à suivre.
À ma connaissance sans traduction française, j’ai improvisé ci-bas une traduction complète d’une de mes histoires favorites : ‘Le vœu’.
Citation :
« Fais un vœu ! -dit tante Carmen- et moi j’ai demandé que Mamie revienne à la vie et puis j’ai soufflé les bougies. Tous se sont tus et Mama a commencé à pleurer, parce Mamie lui manquait et elle avait toujours les yeux rouges. Mon papa m’a puni et a mené Mama au cinéma pour qu’elle se calme, mais Mamie me manquait à moi aussi parce qu’elle me racontait des histoires et me préparait des petits gâteaux. C’est pour cela que j’avais fait le vœu, pour qu’elle revienne à la maison et Mama arrête de pleurer. Qu’est que qu’elle va être contente quand elle la retrouvera dans son lit, toute pleine de petits vers. » (Traduction improvisée)
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