(Como agua para chocolate, 1989)
Traduction : Édouard Jimenez, Jacques Rémy-Zéphir. Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Mexique, pendant la révolution au début du XXe siècle. La veuve Elena de la Garza a trois filles. La cadette, Tita, selon la tradition, doit rester à la maison pour s’occuper de sa mère. Sans possibilité d’un futur amoureux, Tita s’éloigne de sa mère et sœurs, et passe la plupart de son temps cloitrée dans sa cuisine. Lorsque Pedro Muzquiz et Tita tombent amoureux par hasard lors d’une soirée à la maison, la sévère Mamá Elena s’opposera à ce mariage, et proposera à Pedro d’épouser plutôt sa fille plus âgée Rosaura.
À travers des petits plats divins que Tita prépare en pensant à Pedro, et que Pedro goûte avec délectation en pensant à Tita, leur relation platonique se tisse malgré tout.
Sensualité culinaire :
Dans ce magnifique livre, la partie la plus intéressante est sans doute cette relation platonique/amoureuse/sexuelle/culinaire/whatever que s’établit entre Pedro et Tita à travers les plats cuisinés avec passion pour Tita et goûtés par Pedro avec extase sensuel. Du sexe culinaire si on veut.
C’est cela qui donne cette structure très solide à ce court livre, chaque chapitre étant une délicieuse recette du cahier de Tita. Chaque plat s’immisce dans le récit d’une façon bien réfléchie, nous ouvrant la porte à l’avancé de l’histoire, et à cette intimité grandissante entre ses deux amants qui ne peuvent pas rentrer en contact que à travers de la nourriture.
Le thème des traditions, mœurs et morales de l’époque et la condition de la femme sont centrales dans ce récit. Rempli du réalisme magique, des exagérations et des passions déchainées, d’un côté sombre assumé, et avec une solide et originale approche du monde des plaisirs gustatifs, ce roman est un petit bonheur, à déguster à tout moment.
Savoureux.
Citation :
« Tita, à genoux, penchée sur le metate, se démenait en cadence pour écraser les amandes et le sésame. Sous la blouse, sa poitrine bougeait librement car elle n’avait jamais porté de soutien-gorge. Des gouttes de sueur, depuis son cou, suivaient le sillon de sa peau entre ses seins ronds et durs. Ne pouvant résister davantage aux odeurs qui émanaient de la cuisine, Pedro s’approcha. Il s’arrêta à la porte, pétrifié devant la sensualité qui se dégageait de Tita. »
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