Littérature des 5 continents : AmériqueColombie

Chronique d’une mort annoncée

Gabriel García Márquez*

(Cronica de una muerte anunciada, 1981)
Traduction :   Claude Couffon.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Le narrateur nous annonce que la mort de Santiago Nasar est inéluctable. Le récit plonge dans les témoignages qui récupèrent les dernières heures du cet homme condamné d’avance. On assiste au mariage de Bavardo et Angela, fiançailles qui réunissent à tous les protagonistes du roman. Mais Bavardo ne veut plus de sa femme, car Angela Vicario n’est plus vierge. Quand la mariée dévoile que son corrupteur n’est autre que Santiago Nasar, les frères de la mariée proposent de laver l’affront avec du sang.

Tic-Tac :

La fin est annoncée dans la toute première phrase du roman : « Le jour où il allait être abattu, Santiago Nasar s’était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l’évêque arrivait »

Ce court roman, sorte de compte à rebours, est une prouesse littéraire qui nous tient en haleine malgré connaître le dénouement. Avec une structure en spirale, qui repasse à chaque fois par les mêmes chemins pour nous livrer des nouvelles parties du puzzle, ‘Chronique d’une mort annoncée’ réfléchit sur la prédestination et sur l’inévitable.

Sous les effets de l’alcool et la subséquente gueule des bois de ces deux jours de fête, l’imminence de la mort domine le récit, car tout le monde, nous inclus, connait la destination finale de Santiago Nasar, mais personne ne semble prêt à faire quoique ce soit pour l’éviter. La mort de Nasar elle-même n’est pas important dans le récit, c’est l’engrenage fatidique qui est analysé, les circonstances qui auraient permis de l’enrayer, et pourquoi on n’a pas pu ou voulu l’arrêter.

Un an avant de remporter le prix Nobel, García Márquez nous offre une belle œuvre de maturité. Roman très facile à lire et rempli d’émotion malgré, ou plutôt grâce à, qu’on connait la fin. Un écrivain virtuose en pleine maturité de son art.


Citation :

« …il avait répondu : « J’allais de village en village, cherchant quelqu’un avec qui me marier. » C’était peut-être vrai, mais il aurait pu répondre n’importe quoi d’autre, tant sa façon de s’exprimer lui servait beaucoup plus à dissimuler qu’à se confier. »

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