Littérature des 5 continents : AmériqueUruguay

Contes d’amour, de folie et de mort

Horacio Quiroga

(Cuentos de amor, de locura y de muerte, 1917)
Traduction :   Frédéric Chambert.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce recueil de nouvelles :

Recueil de contes qui parlent du côté sombre de la vie ordinaire des êtres humains (et parfois des animaux), des accidents banals, des destins funestes, des gens humbles soumis aux dictats d’une nature sauvage et capricieuse.

Contes de Mort :

Dans la même ligue que Tchékhov, Capote, Maupassant, Munro, Maugham ou García Márquez, on est en présence d’un des maîtres de la courte nouvelle, sans doute un des meilleurs cuentistas de son époque, pas seulement par son talent, sinon par son style simple, unique et profond, toujours sombre et insaisissable. La mort a marqué la vie de Quiroga : son père meurt lors d’un accident de chasse lorsqu’il avait trois ans, le jeune Horacio est le premier témoin du suicide de son beau-père par un coup de fusil en pleine visage, s’en suit le suicide de sa première femme, la mort de son meilleur ami par un accident produit par un pistolet que Quiroga lui-même était en train de manipuler. La tragédie l’a poursuivi inlassablement, jusqu’à que lui-même a mis fin à ses jours, en 1937. Rien d’étonnant que la mort soit le sujet principal de ses récits.

Parce que, ne vous laissez pas méprendre par le titre, on ne parle pas vraiment d’amour ou de folie ici, c’est plutôt la mort qui est omniprésente, elle est décryptée comme jamais, de son côté abstrait et sauvage à son coté inéluctable et passif. Ces récit courts, dépourvus de toute artifice, dans un style sobre et direct, nous décrivent un univers impitoyable, sauvage, où l’humain n’est qu’un petit composant, perdu au milieu d’une nature imposante et souveraine. Le paysage de Misiones, cette région forestière au nord de l’Argentine, où Quiroga a vécu une bonne partie de sa vie, prend une place prépondérante dans beaucoup des histoires.

Douleur, isolement, violence, accidents funestes, mort. Tout ce qui est terrible hante les humains dans son quotidien le plus banal. La folie n’est qu’une échappatoire, l’amour est seulement présent dans son coté tourmenté. D’un réalisme cru et morbide, agrémente d’un côté étrange et fantastique, Quiroga précède et place les repères de ce réalisme magique que, bien des années plus tard, fera la réputation du boom des écrivains latino-américains, tous redevables de l’ombre rallongée de Quiroga.

Le recueil est disponible sur wikisource en français :

https://fr.wikisource.org/wiki/Contes_d%E2%80%99Amour,_de_folie_et_de_mort


Citation :

« Ses terreurs crépusculaires avançaient maintenant sous la forme de monstres qui rampaient jusqu’au lit et se hissaient péniblement sur l’édredon »

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