Littérature des 5 continents : AmériqueColombie

Écoute-moi, Amirbar

Alvaro Mutis

(Amirbar, 1990)
Traduction :   François Maspero.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Californie. Notre narrateur retrouve son vieil ami Maqroll, très affaibli suite à des fièvres attrapées lors d’un de ses voyages autour du monde. Maqroll passera quelques jours chez le frère du narrateur où il pourrait récupérer de sa maladie. Pendant la convalescence le gabier expliquera son aventure au Pérou, lorsqu’il se proposa de trouver de l’or dans des mines abandonnées à l’intérieur du pays.

Accompagné par Eulogio, Maqroll commence à explorer les mines de cette région andine. Lors d’une de ces prospections, il découvre que le vent s’engouffre par l’entrée de la mine et semble souffler un nom étrange : Amirbar…

La fièvre de l’or :

A la façon classique des nouvelles de Stefan Zweig, Mutis propose une introduction après laquelle il y aura un changement de narrateur, toujours à la première personne. Après une première partie en Californie, narré par notre narrateur, Maqroll prend les règnes de son histoire et entame la narration de son périple péruvien, pour une fois loin de son territoire de prédilection, la mer. C’est l’histoire d’une ancienne obsession qui ne l’a jamais quitté : L’or du Pérou.

Macroll le gabier est un personnage marquant, par son caractère indomptable, son côté aventurier romantique et sa philosophie de vivre au jour le jour sans aucun attachement. La plupart de ses entreprises vont tomber à l’eau et il est souvent dans le pétrin, mais il s’en sort toujours grâce à son courage et son charme naturel. Il ne semble pas vraiment sexiste, mais presque la totalité de femmes qui peuplent ce récit semblent tomber à ses pieds et se mettre dans son lit avec une facilité déconcertante, sans aucun effort de sa part. C’est quand même un personnage attachant, il est authentique, généreux et plein d’empathie.

Ce personnage est probablement l’atout le plus intéressant de ce récit qui est par ailleurs, relativement convenu. L’histoire de l’obsession de Maqroll avec l’or ne dérive pas dans beaucoup de réflexion et le récit est sympa mais reste un peu en surface des thèmes qu’il avance.

La série des romans du gabier Maqroll inclut sept volumes : ‘La neige de l’Amiral’, ‘Ilona Vient avec la pluie’, ‘Un bel morir’, ‘La dernière escale du Tramp Steamer’, ‘Écoute moi Amirbar’, ‘Abdul Bashur, le rêveur de navires’, ‘Le rendez-vous de Bergen’. L’ensemble est parfois compilé dans un seul volume titré ‘Les tribulations de Maqroll le gabier’. Les sept romans peuvent se lire indépendamment.

‘Écoutez-moi, Amirbar’ est une traduction étrange du titre original (‘Amirbar’), et après lecture j’avoue ne pas savoir à quoi rime ce ‘Écoutez-moi’. Lecture sympa et entertaining mais sans plus.


Citation :

« Comme tout chez lui, la narration de son passé était soumise à une alchimie complexe d’humeurs, climats et correspondances, et seulement quand celle-là se produisait parfaitement, les vannes de sa mémoire s’ouvraient et il se lançait dans des longues remembrances qui ne prenaient en compte ni le temps ni la prédisposition de ses auditeurs. Mais c’est aussi vrai que, pour eux, l’expérience finissait toujours dans une sorte d’enchantement qui dissipait la routine de leurs vies quotidiennes. » (Traduction improvisée)

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