(Hija de la fortuna, 1999)
Traduction : Claude de Frayssinet. Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Valparaiso 1832, Eliza, abandonnée à sa naissance, est adoptée par les frères Sommers, une famille anglaise aisée, installée à Valparaiso. L’ainé, John Sommers, est capitaine de bateau et il est souvent absent. Le cadet Jeremy est donc le responsable de la famille, mais c’est la petite sœur Rose qui s’en charge de l’éducation de la petite Eliza, élevée comme une petite aristocrate anglaise dans cet exile chilien.
Arrivée à l’adolescence, Eliza commence à fréquenter le jeune Joaquin, un des employés de la propriété. Ils entament une relation secrète et très passionnée, mais Joaquin prend l’envol vers les Amériques, attiré par cette rouée vers l’or dont tout le monde en parle. Sans aucune hésitation, Eliza se lancera à sa poursuite, aidé par un marin d’origine chinoise, appelé Tao Chi’en.
Épopée américaine lors de la rouée vers l’Or :
Avec cette épopée mi-historique, mi-romantique, mais surtout roman d’aventures, Allende s’éloigne un peu de l’univers du réalisme magique qui avait marqué ses débuts littéraires (‘La maison des esprits’, ‘Eva Luna’ et d’autres). S’affranchissant complètement de l’ombre de García Márquez, Allende nous offre un récit un peu plus conventionnel, mais sans doute puissant et très dynamique. Les rebondissements et l’action s’enchainent dans cette aventure extraordinaire qui mène nous personnages du Chile jusqu’à la Californie, aux États-Unis en pleine rouée vers l’or.
La Californie de la deuxième partie du siècle XIXe est un univers un peu sans loi, dans lequel la plupart des rêves s’écrasent. Bandits de grand chemin, bagarres, haine raciale, prostitution, misère … Parmi cet univers impitoyable et dur, notre héroïne et son fidèle ami Tao, seront témoins des débuts de la civilisation de ce pays, les États-Unis, jeune et vigoureux, mais aussi terrible et brutal.
Grace à la sensibilité caractéristique de cette autrice et à l’intensité de sa narration, ‘Fille du destin’ se dévore et on a envie de plus. Certains personnages de ce livre apparaitront dans le suivant roman de l’écrivaine chilienne, ‘Portrait sépia ».
Totalement recommandable comme à première lecture de cette autrice, mais pour peu que vous ne soyez pas effrayés par le réalisme magique, préférez peut-être commencer par son grand chef d’œuvre, ‘La maison des esprits’.
Citation :
« Rien ne se fait en vain. Dans la vie on n’arrive nulle part, Eliza, on marche, c’est tout. »
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