Littérature des 5 continents : AmériqueColombie

Journal d’un enlèvement

Gabriel García Márquez*

(Noticia de un secuestro, 1996)
Traduction :   Annie Morvan.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce récit de non fiction :

Colombie, au début des années 90. Le Cartel qui gère le transit de drogue dans le pays entier, perpètre toute une série d’enlèvements de journalistes, avec le but de les utiliser comme levier pour forcer la main du gouvernement concernant l’extradition de narco-trafiquants de la troupe de Pablo Escobar. Les protagonistes d’un de ces enlèvements, la journaliste Maruja Pachon, et son mari, Alberto Villamizar, vont être témoins directs de ce conflit qui a secoué le pays.

Au cœur du cartel :

À mi-chemin entre la non fiction et le documentaire romancé façon thriller, ‘Journal d’un enlèvement’ est un García Márquez mineur mais de redoutable efficacité, par son coté documentaire, à la limite du récit journalistique tel qu’il avait déjà pratiqué dans d’autres œuvres comme ‘Récit d’un naufragé’ ; et aussi par la richesse des portraits des personnages submergés dans une ambiance hostile.

La traque, l’incertitude et l’angoisse de la négociation de cet enlèvement sont présentes à tous les stades de la narration, qui s’aborde tour après tour, selon plusieurs points de vue : Les kidnappeurs, les victimes et ses familles, les politiciens, les journalistes…, cette perspective polyédrique, déjà présente dans la ‘Chronique d’une mort annoncée’, est la clé de ce roman, c’est ce qui permet García Márquez de raconter les faits sans vraiment prendre parti ou donner des leçons de morale.

Un des romans les plus réalistes du prix Nobel colombien.


Citation :

« Une drogue plus pernicieuse que l’héroïne, au nom bien mal choisi, s’introduit dans la culture nationale : l’argent facile. L’Idée prospérait que la loi est le plus grand obstacle au bonheur, que rien ne sert d’apprendre à lire ou à écrire, que l’on ne vit mieux et plus en sécurité en criminel qu’en homme de bien. Bref : l’état de corruption sociale caractéristique de toute guerre larvée. »

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