(The brief and wondrous life of Oscar Wao, 2007)
Traduction : Laurence Viallet. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
New Jersey, années 80. Né dans une famille d’origine Dominicaine, Oscar est un jeune nerd, fasciné par la Science-fiction, qui ambitionne d’écrire comme Tolkien et rentrer pendant les vacances en République Dominicaine pour triompher avec les filles du pays. Sauf que sa vie rêvée est beaucoup trop fantasmée pour être vraie, surtout pour un gamin maladroit, un peu enrobé et pathologiquement timide avec les filles.
Histoire d’un jeune nerd issue de l’immigration dominicaine :
Narré à la troisième personne par différents personnages de son entourage, comme sa sœur Lola, l’histoire d’Oscar Wao nous est présentée toujours d’une façon indirecte, ce qui donne un aspect un peu caléidoscopique à ce portrait de l’immigration dominicaine aux États-Unis. Le roman est linguistiquement très riche et inclut beaucoup des mots en espagnol, souvent mélangés à l’anglais (spanglish), qui cependant ne vont pas perturber la compréhension générale du texte. Il y a aussi beaucoup de références à Dune, Tolkien, Marvel, Dungeons and Dragons et la culture ‘nerd’ des années 80 en général.
L’histoire d’Oscar se mélange avec les souvenirs de ses aïeuls dans leur pays d’origine et passe en revue un pan de l’histoire de la République Dominicaine (Les deux parties qui se déroulent dans ce pays sont truffés de longues notes au pied de page qui commentent et approfondissent sur l’histoire et l’idiosyncrasie de ce pays). Mélangeant tradition (comme cette malédiction ‘Fuku’ dont la famille d’Oscar serait touchée) et modernité, le roman est assez original, même s’il n’arrive pas à tenir sa promesse initiale.
Le personnage principal, Oscar Wao, est très touchant. Tout l’univers du vrai ‘nerd’ y est présent : Lunettes, surpoids, timidité, maladresse avec les filles, jeux de rôle, science-Fiction. Mais en réalité le personnage est peu dessiné, le roman n’arrive pas à approfondir vraiment sur sa personnalité. Quelques lacunes et surtout beaucoup trop de longueurs font de ce roman un travail intéressant et bien écrit, mais trop irrégulier et peu accrocheur.
Prix Pullitzer quand même !
Citation :
« Essayer de raisonner avec Oscar sur le sujet des filles, était comme jeter des pierres à Unus l’intouchable. Le mec était insaisissable. Il m’écouterait et puis il hausserait les épaules. Rien ne se prouvait efficace, alors autant être moi-même. Mais ton toi-même est nul ! C’est malheureusement, tout ce que j’ai. »
0 Comments