(La fiesta del chivo, 2000)
Traduction : Albert Bensoussan. Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Urania Cabral rentre en République Dominicaine après des décennies d’exile. Elle retrouvera son père, le très sénile sénateur Cabral, avec lequel elle n’a croisé mot depuis son départ. Flashback : Derniers jours de Rafael Leonidas Trujillo, président dictateur de la République dominicaine, assassiné en 1961. En parallèle, un groupe de rebelles, vont conspirer pour assassiner Trujillo et libérer le pays de 30 ans de dictature. Les trois histoires vont s’entremêler le long du roman.
Le crépuscule du dictateur :
La structure de ce fabuleux roman est d’une efficacité redoutable. Les trois histoires s’imbriquent progressivement : le retour d’Urania dans son pays, les derniers jours de Trujillo avec ses problèmes urinaires et la conspiration pour assassiner le dictateur. Chaque fois qu’on changera de récit, on récupérera des nouvelles données qui nous aideront à comprendre et compléter l’histoire et les motivations des protagonistes.
Deux récits se déroulent en parallèle pendant les jours qui ont précédé la mort du dictateur, et le troisième récit, celui d’Urania, se déroule quelques décennies plus tard. Le futur qu’on connaitra par Urania, va impacter notre perception du passé. Et les évènements qui se déroulent dans le passé vont compléter le puzzle du mystère d’Urania. Pourquoi elle ne parle plus à son père ? Qu’a-t-il fait ce père aimant qu’Urania adorait pour mériter un tel traitement ? Pourquoi Urania a fui le pays ? Et quel rapport avec Trujillo et les conspirateurs ? Avec main de maître Vargas Llosa va disperser les réponses à toutes ces questions et va éclaircir tous les mystères, sans pour autant perdre la force du récit.
Ce roman est porté par une merveilleuse description des personnages et une profonde réflexion sur les faiblesses humaines. Qui sont ces hommes qui permettent et favorisent la perpétuité d’un régime dictatorial destructeur, seulement pour garder leur rang et privilèges ?
Du grand Vargas Llosa, peut-être son dernier grand chef d’œuvre.
Citation :
« La rage le saisit. Il pouvait dominer les hommes, mettre trois millions de dominicains à genoux, mais pas contrôler son sphincter. »
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