Littérature des 5 continents : AmériquePérou

L’éloge de la marâtre

Mario Vargas Llosa*

(Elogio de la madrastra, 1988)
Traduction :   Albert Bensoussan.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Don Rigoberto, cinquantenaire, a fait de sa routine d’hygiène corporelle un rituel de détente et plaisir, maintenant complété par des exubérantes nuits d’amour avec sa nouvelle femme Lucrecia, femme quarantenaire à la grande beauté, qu’il adore avec une passion et tendresse démesurés. Les amoureux semblent filer le parfait amour, sauf que Fonchito, enfant de Don Rigoberto à peine rentré dans l’adolescence, s’attache de façon platonique à sa nouvelle marâtre. Petit à petit l’innocente fascination de Fonchito par Lucrecia commence à frôler la perversité.

Divertimento érotique :

C’est un beau, simple et court roman, qui touche des sujets très scabreux sur un ton assez osé, et avec le style le plus flamboyant de son auteur, mais qui à côté d’autres romans du génie péruvien, reste clairement une œuvre mineure. Ce huit clos entre Rigoberto, son fils et sa femme, se complète par le regard de la bonne Justiniana, qui élargit la réflexion sur le plaisir et l’interdit jusqu’aux convenances sociales. Certains chapitres décrivent des scénettes présentes dans les tableaux de maître qui trônent dans le salon de Rigoberto Boucher, Titien…), toujours en lien avec l’histoire racontée.

Œuvre beaucoup moins ambitieuse qu’à l’habitude de son auteur, le roman se lit facilement et quelques pages sont franchement drôles, comme les chapitres dédiés à la routine d’hygiène de Rigoberto, en concret quelques pages aussi hilarantes que brillantes, dédiées au rituel de la défécation.

Cela ne va pas trop loin mais c’est superbement bien écrit.


Citation :

« Comment est-ce possible que tu sois devenue ainsi, à ton âge, du jour au lendemain ? elle ne pouvait le comprendre, mais ne s’efforçait pas non plus d’y parvenir. Elle préférait s’abandonner à cette situation contradictoire, où ses actes défiaient et transgressaient ses principes, à la suite de cette intense exaltation périlleuse qui était devenue pour elle la félicité. »

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