Littérature des 5 continents : AmériqueArgentine

Les sept fous

Roberto Arlt

(Los siete locos, 1929)
Traduction :   Isabelle et Antoine Berman.   Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Erdosain, est pris en délit de voler la compagnie pour laquelle il travaille. Il se doit de rembourser le chiffre en sa totalité en quelques jours. Désespéré d’éviter la prison, il va demander les sous manquants à ses connaissances. Parmi ces êtres étranges qui l’entourent on trouve l’Astrologue, qui a un projet fou : Créer une colonie sécrète avec le dessein de renverser la société, le tout financé avec les dividendes produits par une chaine de prostibules, créée par la même occasion. Erdosain, abandonné par sa femme, au bout de sa vie, hanté par des pensées suicidaires, va rejoindre ce projet fou et étrange.

Huit fous si on conte Arlt :

Première partie d’un diptyque qui forme avec ‘Les lance-flammes’, ‘Les sept fous’ est un roman presque surréaliste, qui commence plutôt de façon conventionnelle : Erdosain demande des sous pour payer sa dette. Mais petit à petit on entrera dans un univers de plus en plus fou, où l’apparition des personnages farfelus avec des idées loufoques va vite commencer à faire monter les étrangetés de ce roman. Les noms les plus improbables s’ajouteront à la faune humaine qui peuple le récit : l’Astrologue, le Ruffian mélancolique, Hipólita la Boiteuse, L’Homme-qui-a-vu-l‘Accoucheuse, le Chercheur d’or… Toute une galerie des personnages les uns les plus illuminés que les autres.

Notre protagoniste a aussi un projet absurde, créer des fleurs couvertes par une couche de métal. Son obsession est de créer une rose de cuivre. Cela n’a ni queue ni tête, comme le projet de l’Astrologue, qui deviendra l’axe du roman. Il s’agit quand même de la destruction de la société tel qu’on la connait. Malgré tout ce délire, tous ces schémas et les personnages qui les portent vont être traités comme s’ils étaient logiques et normaux. L’étrangeté n’est pas relevée.

Parmi tous ces personnages et desseins fous, on aura le temps de s’arrêter pour faire des réflexions philosophiques et monologuer sur le sens de la vie et la futilité de l’existence. Les dérives existentialistes s’accélèrent au fur et à mesure que le roman avance, jusqu’à que le surréel et la métaphysique s’empare de presque la totalité de l’intrigue.

C’est bien écrit et il y a un certain charme dans toute cette folie, mais quand même, cela part dans tous les sens. Si, à juger par mes commentaires, vous pensez que le roman va être un peu perché, et bien, vous avez raison.


Citations :

« Et je compris que les âmes s’agitaient sur la terre comme les poissons prisonniers dans un aquarium. De l’autre côté des vitres verdâtres, il y avait la belle vie chantante et très haute où tout aurait été différent, multiple et fort, et où les êtres nouveaux d’une création plus parfaite auraient bondi avec leurs beaux corps dans une atmosphère élastique. Alors je me disais : “C’est inutile, je dois fuir la terre.” »

 

« Claro, porque vos no crees en la miseria… la horrible miseria está en nosotros, es la miseria de adentro… del alma que nos cala los huesos »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *