(Los suicidas, 1969)
Traduction : Bernard Tissier. Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Dans une agence de presse le chef montre à un journaliste des photos de personnes décédées, victimes de suicide. Deux des photos présentent des individus avec un regard énigmatique au moment de la mort. Visiblement ils se sont suicidés ensemble. Le chef demande à son collaborateur d’en faire une enquête et d’élucider s’il y a une vague de suicides et si on peut trouver d’autres cas similaires pour faire une série qui pourrait être intéressante pour publier dans les journaux. Le journaliste a de l’expérience sur le sujet, car dans sa famille se cumulent plus d’une dizaine de suicides. Le suicide, il connait.
Suicide, suicide, suicide :
C’est simple, le titre de ce court roman nous met dans la piste du sujet principale : Suicide, suicide et suicide. Il traite en long et en large le sujet, mais à mon avis sans jamais approfondir ni proposer une vraie réflexion sociologique. La narration se fait fondamentalement au présent, presque sans aucune formulation au passé ou remembrance, sans lyrismes ni complexités lexicales. Plus qu’épuré, c’est basique. Le phrasée est délibérément simple, tellement que paradoxalement cela en devient presque prétentieux, notamment lorsque la narration avance de façon saccadée, sans fluidité narrative, de façon un peu impressionniste. Bref, le style est simple mais la narration est confuse.
Le plus intéressant dans le livre n’est pas ni le style, ni la narration, ni le suicide mais la composition des personnages féminins : Le journaliste protagoniste sera aidé par deux femmes : La photographe Marcella, femme singulière et mystérieuse avec laquelle le journaliste souhaiterait une relation plus intime. Et puis l’archiviste Bibi, plus connue comme ‘Fichier’ par sa capacité à tout enregistrer mentalement. Après il y a Julia, la maitresse du journaliste, qui essaie de composer avec une relation qui visiblement ne va nulle part. Ce sont des portraits intéressants sans doute, même si évoqués avec une certaine tonalité misogyne.
C’est court mais rallongé par quelques redondances, et cette recherche de style épuré lui donne un air désuet. Malgré le sujet, le livre n’arrive pas raconter quelque chose de vraiment intéressante, même par moments il semble plutôt creux. Il sera seulement sauvé par l’ironie qui plane sur l’ensemble du récit. Bon mais vraiment sans plus.
Citation :
« Ils sont effrayés, ils ont les yeux pleins d’effroi et cependant, dans leurs bouches se dessine une grimace de plaisir obscur. » (Traduction improvisée)
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