Littérature des 5 continents : AmériqueBrésil

L’heure de l’étoile

Clarice Lispector

(A Hora da Estrela, 1977)
Traduction :   Marguerite Wünscher.   Langue d’origine : Portugais (Brésilien)

Ce que raconte cette nouvelle :

Un écrivain pas trop sûr de ce qui va nous raconter, commence à nous parler de Macabéa, une femme naïve, grise et banale qui vient du Nord-est du Brésil et travaille comme dactylo. Un jour découvre une sorte d’amour médiocre avec un garçon appelé Jésus qui la méprise.

Délire de métafiction :

Après la déception de la lecture de son roman si acclamé ‘La Passion selon G.H.’, je m’étais promis de donner une nouvelle opportunité à cette écrivaine, dont le talent me semble évident mais les livres me laissent froid. C’est chose faite, je confirme que Lispector n’est pas une écrivaine pour tout le monde.

Le travail de métafiction (un écrivain se décrit en train d’écrire) occupe la première vingtaine de pages (presque un bon tiers de la nouvelle). L’écrivain hésite, pense que son travail sera inintéressant ou inutile, et que l’histoire sera trop simple. Il ne sait pas trop comment commencer et qu’est-ce que cela va donner. C’est fatigant et redondant à l’extrême. Quand j’étais presque sur le point d’abandonner le livre, finalement il commence son histoire !! Cela est un peu plus intéressant, mais alors là, quelle platitude. À l’image de son protagoniste principale, la naïve et effacée Macabéa, le récit peine à exister au-delà de la banalité.

Comme à point positif, j’aime bien l’amour de Lispector pour les paradoxes qui mettent en valeur la futilité de l’être humain. Cela fait quelques phrases intéressantes, comme : « Le dimanche elle se réveillait plus tôt pour avoir plus de temps de ne rien faire. »

‘L’heure de l’étoile’ est le dernier roman publié en vie de Lispector, et on sent qu’elle se libère de plus en plus du besoin de logique et de structure littéraires, et de la tyrannie de la narration standard. Sauf que ce récit ferait rire si ce n’était écrit sur ce ton prétentieux et étrange, tellement c’est superficiel et peu intéressant. Au moins, c’est court.


Citation :

« (…) cette histoire me désespère parce qu’elle est trop simple. Ce que je me propose de raconter semble facile et à la portée de tout le monde. Mais son élaboration est très difficile, car je dois montrer avec netteté ce qui est effacé et que à peine peux-je distinguer. »

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