Littérature des 5 continents : AmériqueGuatemala

Monsieur le Président

Miguel Ángel Asturias*

(El señor Presidente, 1946)
Traduction :   Georges Pillement, F. Garcias, Y. Malartic.   Langue d’origine : Espagnol
DNF (Lecture non finie)

Ce que raconte ce roman :

Lors d’une réunion des mendiants de la ville, un d’eux, dans une rage folle, tue le colonel Parrales, un des favoris du président. Pris dans une colère noire, le président lui-même s’emmêle de l’enquête avec l’intention de venger la mort de son ami, sauf qu’il profitera pour faire le ménage dans son gouvernement et jeter la culpabilité sur ses ennemis politiques. Ces fausses accusations vont enchainer une suite de sombres évènements.

Le coté le plus sombre de la dictature :

C’est un livre que j’aurais aimé aimer. Asturias, le Prix Nobel guatémaltèque, écrivit ‘Monsieur le Président’ sans doute pour exorciser son passé. Ses parents avaient été victimes de régime dictatorial de Manuel José Estrada Cabrera, qui détente le pouvoir au Guatemala depuis 1898. Asturias et sa famille sont contraints de fuir la capitale en 1901. Dans les années 20, lors de son procès, le dictateur déchu fera face au juge lui-même, sans avocat. Obsédé par la figure d’Estrada, Asturias se fait embaucher comme à secrétaire pour suivre le jugement in person.

Et ces évènements marquèrent le jeune Asturias, incubant ce projet ambitieux. Il mit cependant des années à écrire ‘Monsieur le Président’, achevé finalement à Paris en 1932, mais publié seulement en 1946 au Mexique.

C’est une critique très noire de la corruption et la cruauté des régimes totalitaires dans l’Amérique central et ailleurs. Une atmosphère sombre et terrifiante plane sur tout le livre. Le récit se structure autour d’une myriade de personnages secondaires qui sont renvoyés les uns contre les autres pour les décisions arbitraires du président. Le point de vue polyédrique de la narration, permet de voir une multiplicité de points de vue, ignorant intentionnellement de montrer la pensée du dictateur, qui est cependant l’origine de presque toute l’action. Malgré être presque absent du récit, la présence du dictateur se fait sentir sur toutes les pages.

Le style d’Asturias est très recherché, le langage riche et la structure complexe. Les débuts du réalisme magique se font sentir dans des séquences oniriques très imaginatives. Malgré l’évidente qualité de l’écriture, la lecture se fait assez ardue. Je me suis égaré dès le départ parmi un tel nombre des personnages, et cette structure polyphonique a fini pour me perdre complètement. Alors avec beaucoup de regret, j’ai abandonné ce livre vers la page 150, un peu plus d’un tiers du livre. Dommage, mais ce n’est pas pour cela que je ne peux pas vous recommander d’essayer ce livre, critique sans appel du totalitarisme, œuvre phare d’Asturias. L’écrivain guatémaltèque fut récompensé par le prix Nobel en 1967.


Citation :

« Jamais on ne les avait vu s’entraider. Avares de leurs restes comme tous les mendiants, ils préféraient les donner aux chiens, plutôt qu’à leurs compagnons d’infortune. »

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