(Only God can make a tree, 2008)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Né à Montserrat, Adrien est un enfant métis d’un blanc irlandais et d’une femme noire Caribéenne. Grace à sa peau pale et son aspect européen, il peut s’approcher de certains privilèges qui sont réservés aux blancs, dans la classiste société des Caraïbes du début du XXe siècle. Adrian commence à travailler dans la gestion d’une plantation de sucre de canne dans l’île de Saint Kitts (Saint Christophe) et tombera sous le charme de Julia, une fille noire avec des humbles origines. Mais Alice Mills, la fille de son employeur, femme blanche et héritière d’une fortune, va tomber amoureuse de lui. Le dilemme de Adrien, entre l’amour vrai de Julia et la position social et économique qui se dessine avec Alice, devient compliqué.
Feuilleton caribéen :
Dans ce très court feuilleton, il manque beaucoup des pages qui permettraient de développer un peu plus les personnages, les atmosphères et espacer un peu plus l’intrigue. Au début de l’histoire, l’évolution du jeune Adrian est relativement bien travaillé, mais une fois le triangle amoureux établit entre la riche Alice et la pauvre Julia, les rebondissements commencent à s’empiler à tire larigot, sans aucun rythme ou progression. Vers la deuxième partie du livre les années s’enchainent et l’histoire avance à une vitesse impressionnante, malheureusement sans trop s’attarder sur les arcs dramatiques des personnages, ni sur le développement narratif.
Le résultat est un roman sympathique et très facile à lire mais trop feuilletonesque et superficiel. Avec tous ses rebondissements (femmes enceintes, alcool, enfants délaissés, guerre, etc…) cela aurait pu être un roman excessif avec des sentiments à foison, mais Roach reste relativement sobre, et le roman garde quand même une certaine retenue. Dommage qu’on n’ait pas pu approfondir un peu plus sur ces personnages et ces drames qui s’enchainent.
Les thèmes du racisme et classisme dans l’élite de la société caribéenne post-esclavagisme sont assez bien travaillés, même si à nouveau on reste trop en surface du sujet. Le cadre de ces îles idylliques (Il y a des passages à Saint Kitts, Nevis, Barbade et Montserrat) est très bien posé, et c’est peut-être le plus intéressant atout de ce roman, son pouvoir de dépaysement.
Citation :
« Si seulement Adrian était blanc ! Il lui aurait certainement donné la bienvenue comme son beau-fils. Quel cruel tour la nature avait joué contre lui, un homme supérieur avec la peau marron. »
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