Littérature des 5 continents : AsieEuropeRussie

Anna Karénina

Léon Tolstoï

(Анна Каренина, 1877)
Traduction : Henri Mongault.   . Langue d’origine : Russe
⭐⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Anna Karénine est une femme mariée qui tombe éperdument amoureuse d’un officier de l’armée russe, le comte Bronski. Anna va se débattre entre sa vie de famille avec son mari Alexis, sa dévotion à son fils Serioja et le confort que lui porterait garder les apparences. Et d’un autre côté, la tentation qui représente le riche mais frivole Bronski, qui la pousse à braver les interdits.

L’histoire du dilemme et des tourments d’Anna s’intercale avec celle d’un autre couple : Kitty et Lévine. Kitty est amoureuse de Vronski, mais l’honnêteté de Lévine se présente comme une option plus posée.

Deux mariages, deux couples :

‘Deux mariages, deux couples’ était le titre de travail de ce roman à son stade d’ébauche. L’opposition entre ces deux couples dans le récit c’est la clé du roman et de la réflexion morale dont Tolstoï veut nous parler. Lévine et Kitty représentent un couple honnête et humble tandis que Anna et Vronski est un couple teint de culpabilité, doutes et regrets. Le ton moralisateur est présent sans pour autant perdre la profondeur.

D’autres personnages s’ajoutent au roman, comme Oblonsky (le frère d’Anna) et sa femme Dolly (sœur de Kitty) qui représentent un stade intermédiaire entre les deux couples principaux, ce qui à nouveau permettra la réflexion sur le couple, le mariage et la comparaison entre l’amour et la passion. Toute la diversité psychologique de l’être humain se trouve dans ce spectre qui va d’Anna à Lévine, ces deux personnages opposés, autour desquels le roman va se structurer. Ils vont à peine se croiser, mais le contraste offert par leurs histoires narrées en parallèle fera avancer toute la réflexion du roman.

C’est une critique acerbe des mœurs de l’aristocratie russe, par un Tolstoï qui commençait à s’emparer de plus en plus du thème des inégalités sociales. Le personnage d’Anna est basé sur deux femmes réels : D’un côté, Maria, la fille du poète Pouchkine, et d’un autre côté, la maitresse du voisin de Tolstoï, dont le destin fut similaire à celui de Anna Karénine.

Roman absolument sublime, peut-être plus accessible que Guerre et Paix, car moins enclin à montrer la guerre, la politique ou des divagation philosophiques. C’est un des grands chefs d’œuvre de l’histoire de la littérature universelle.


Citations :

« Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire, l’est à sa façon. »

 

« Ils veulent nous apprendre à vivre et ils n’ont pas même l’idée de ce que c’est que le bonheur. Ils ne savent pas qu’en dehors de cet amour, il n’y a pour nous ni bonheur ni malheur : la vie n’existe pas ! »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *