Littérature des 5 continents : AsieMongolie

Ciel bleu : Une enfance dans le Haut Altaï

Galsan Tschinag

(Der blaue himmel, 1996)
Traduction :   Dominique Petit.   Langue d’origine : Allemand
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Mongolie, années 50. Dshurukuwaa, est un jeune enfant de 5 ans qui raconte son enfance dans les steppes, la transhumance et le travail avec les moutons, la vie dans les yourtes, son amour pour sa grand-mère et son lien incassable avec son chien Arsylang.

Roman initiatique avec dépaysement absolu :

Si vous souhaitez connaître la vie dans les steppes mongoles, ce livre sera parfait pour vous. L’omniprésence de ce paysage grandiose avec ciel et terre à perte de vue, teint ce récit d’un ton très poétique et jusqu’à un certain point écologiste, en nous décrivant tout un système de vie à des années-lumière des sociétés occidentales. Ce n’est pas seulement le décor qui va vous faire voyager, mais plutôt la façon de penser et ressentir des personnages, si près de la terre, si près de tout ce qui est authentique.

C’est un bildungsroman assez touchant. Notre garçon protagoniste au cœur pur, nous décrit en première personne ce passage de l’enfance à la jeunesse, qui se fait sans drame, tout en restant connecté à la nature et au plein air. L’apprentissage du monde des adultes, n’est pas exempt de quelques doses de noirceur, et l’idée de la mort n’est pas du tout épargnée, mais l’approche est toujours humaniste et sans pathos. (« … quand on connaît la pureté, on n’a jamais à redouter la noirceur » dit la grand-mère). Puis, lorsque son frère et sa sœur son envoyés à l’école, il se retrouvera un peu seul, travaillant avec ses parents, et commencera à projeter sa vie adulte. Il caressera le rêve de se mettre à son compte avec une yourte et un troupeau à lui, avec sa grand-mère adorée et son chien.

La grand-mère est sans doute le personnage le plus émouvant du roman. Adorable et résignée, elle fait face de façon stoïque à tous les malheurs que la vie met sur son chemin. Elle incarne cette terre indomptable, cette mode de vie condamné à disparaître. Le récit du jeune enfant, remplit de tendresse, devient presque une déclaration d’amour à sa mamie.

Court et facile à lire, le roman nous décrit la vie nomade dans les steppes et rentre souvent dans le coté documentaire de la vie de tous les jours : Transport des yourtes, nourriture, troupeaux, vie de famille… Il y a même un glossaire avec tous les mots propres au quotidien mongole. Le roman reste fascinant à niveau de son contenu et on apprend beaucoup sur la Mongolie, mais littérairement parlant, on reste un peu sur notre faim, même si la narration est tout à fait solide.

Ce récit est probablement assez autobiographique. Galsan Tschinag est né en 1944, et vécu toute son enfance dans les steppes. Grâce à un programme d’échange entre pays communistes, il put se rendre dans la RDA pour compléter ses études et apprendre l’allemand. Par la suite il retourna en Mongolie où il donna des cours d’Allemand. Grâce à une bourse germanique pour des écrivains étrangers en langue allemande, il put publier ‘Ciel Bleu’, son premier roman.


Citation :

« Les dernières années de sa vie, grand-mère a été heureuse. Nous étions l’un à l’autre, nous étions ensemble, nous vivions l’un pour l’autre. Nous formions une petite famille à l’intérieur de la grande. Dans la grande, il pouvait y avoir des accrocs, dans notre petite famille régnait toujours l’harmonie, le petit soleil du bonheur y brillait. »

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