(Евгений Онегин, 1832)
Traduction : Jean-Louis Backès. Langue d’origine : Russe
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
La jeune Tatiana est amoureuse d’Onéguine. Onéguine, blasé de la vie et snob irréductible, va se montrer distant et négliger cette romance. Finalement participera dans un duel dont le résultat va l’éloigner de Tatiana. Le retour de Onéguine créera des nouvelles tensions.
« Le » classique russe par excellence :
Roman-poème, Classique parmi les classiques, c’est le plus important roman de la littérature russe de tous les temps. Avant Tolstoï et Dostoïevski, Pouchkine est le père de tous, le pionner des lettres russes telles qu’on les connait.
Le snob et volubile Onéguine est un personnage hors du commun, anti-héros superficiel, froid et cérébrale, il perd l’amour de sa vie par une attitude complètement stupide vis-à-vis de la société. D’un autre côté, Lenski, personnage miroir de Onéguine, se présente sur des caractéristiques opposées : La loyauté, l’honnêteté, le cœur. C’est un homme solide. Les deux sœurs ont aussi des personnalités différentes, rêve et immaturité chez l’une, réflexion et équilibre chez l’autre.
J’ai lu deux fois ce roman en vers. Une traduction espagnole et puis une anglaise en édition bilingue, donc je ne saurai pas parler de la traduction française, qui est très réputée et garde, à juger par les extraits, toute la beauté de l’originale. Le récit a donné lieu à une opéra merveilleuse de Tchaïkovski, et à un ballet aussi signé Tchaïkovski.
L’histoire est dramatique, profonde, pleine d’émotions. Personnages torturés, amours bigger then life, le poids du passé, duels à l’aube, les regrets des rendez-vous manqués, tous les ingrédients du grand mélodrame russe sont là. Classe.
Citation :
« Onéguine a des pensées sombres Au milieu de ces tristes gens, Il jette un regard de pitié Sur ces ruisseaux et ces vapeurs, Et se dit, non sans amertume : Que n’ai-je une grave blessure ! Que ne suis-je un vieillard débile Comme ce pauvre financier ! Que ne suis-je paralytique Comme ce premier président ! Que n’ai-je au moins un rhumatisme À l’épaule ! Ah ! Dieux immortels ! Je me sens jeune et plein de vie Et j’attends… mais quoi ? Quel dégoût ! »
0 Comments