(Хаджи-Мурат [Khadzhi-Murat], 1912)
Traduction : Jean Fontenoy, Brice Parain. . Langue d’origine : Russe
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
La vie du héro Hadji Mourat (1790-1852) lors de l’opposition tchétchène à la conquête russe du Caucase.
Héro tchétchène :
Publié à titre posthume, et retravaillé à plusieurs reprises par l’intervention de la censure, le texte définitif ne fut établi que en 1917, sept années après la mort de l’écrivain. Effectivement, les références au caractère volubile du tsar, et puis la critique acerbe des armées russes corrompues, ne pouvaient faire sinon froisser les organismes du pouvoir, déjà aux aguets de dérivés humanistes et pacifistes de Tolstoï, qui lui voudront l’ex-communion de l’église orthodoxe russe.
La novella nous présente une fresque historique de la ” guerre de pacification ” au Caucase, à laquelle Tolstoï lui-même avait participé des dizaines d’années auparavant. Le conflit est resté ouvert et la soi-disant « pacification » ne semble s’avoir jamais produite. Ce récit est donc, toujours d’actualité.
Hadji Mourad est présenté comme le héros irréductible, qui rallie et motive ses troupes pour contrecarrer l’avancée de l’armée russe. Tiraillé entre ses devoirs militaires et personnels, Hadji Mourat devrait faire face à des choix impossibles. L’absurde du conflit et les contradictions qui génère sont confrontés à l’humanité du personnage principale, à son tour contrasté avec le manque d’empathie, l’inefficacité et la corruption de l’armée russe et l’égo surdimensionné du tsar Nicolas 1er.
Le pouvoir lyrique des séquences finales est somptueux. Idéal pour une approche de l’œuvre de Tolstoï avant d’entamer ses chefs d’œuvre ‘Guerre et Paix’, ‘Anna Karénina’ ou ‘La mort d’Ivan Ilitch’.
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