(Tales in colour and other stories, 2009)
Traduction : Sophie Bastide-Foltz. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Treize histoires situées souvent dans la campagne ou les montagnes du Bhoutan, toujours centrés sur la condition féminine. Des femmes de tout âge, souvent pauvres ou avec des origines très humbles, elles travaillent d’arrache-pied, parfois même devant la complaisance d’hommes plus fainéants. Ces histoires s’attachent à peindre leurs rêves autant que leurs désillusions.
Femmes bhoutanaises :
Ces nouvelles se centrent souvent sur les quotidiens très pénibles de la plupart de ces femmes, qui travaillent inlassablement, pendant que les hommes de la famille ne font pas grand-chose. Elles s’occupent de la maison, collectent les excréments des vaches, portent des sacs de pommes de terre très lourds, et en général, elles font les travaux les plus durs dans les champs. Souvent prisonnières de leurs obligations quotidiennes par le seul fait d’être femmes (Dans une des histoires une jeune fille doit renoncer à ses études pour que les trois garçons puissent aller à l’université), elles n’arrêtent pas pour autant de rêver à un avenir meilleur pour elles ou pour leurs familles.
Dans ce sens j’ai quelques histoires qui m’ont touché plus : Ma favorite est celle de la mère qui sacrifié tout pour que son fils puisse étudier dans la ville, et son seul bonheur est de montrer des photos de la réussite de son fils aux pauvres femmes misérables du village. Et aussi celle de la jeune étudiante qui travaille au village dans de conditions peu glorieuses avec le fumier, mais qui est constamment sollicitée pour montrer le piercing dans son nombril, symbole de son indépendance, dans lequel elle a investi tout son argent. Ce contraste entre la vie plus moderne, riche et technologique de la ville, et la vie plus naturel mais pauvre et rudimentaire de la campagne, est une constante dans presque toutes les histoires.
Récits de travail acharné, des histoires de mères dévouées, d’alcoolisme, des maladies, des infidélités, des femmes abandonnées, même des tentatives de viol que personne semble trouver répréhensible. En général la vie n’est pas rose dans ces nouvelles qui nous offrent un aperçu très lucide sur la situation réel des femmes bhoutanaises. Des femmes qui sont pour la plupart les piliers des familles et de la société, mais qui n’ont jamais la moindre reconnaissance.
Les histoires sont très simples et les narrations sont plutôt plates, littérairement cela n’est pas particulièrement remarquable, mais ces récits nous mènent dans un voyage absolument dépaysant dans ce petit pays très méconnu entre le Tibet et l’Inde, et nous montrent le quotidien, les traditions et les caractères des femmes du Bhoutan.
Citation :
« Les mères sont comme ça avec leurs fils. Elles ne reconnaissent jamais les erreurs commis par eux. Normalement, elles regardent ailleurs ou sont aveugles aux méfaits de leurs fils. »
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