(Pather Panchali / পথের পাঁচালী, 1928)
Traduction : France Bhattacharya. Langue d’origine : Bengali
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Bengale, début du 20ème siècle. Apou et sa sœur ainée Dourga grandissent dans une famille brahmane très pauvre mais aimante, dans un petit village bengali entouré de nature et forêt. Leurs jours paisibles de déroulent entre jeux, lectures en famille, promenades dans la jungle, et escapades pour cueillir des fruits dans le jardin voisin. Malgré l’insouciance de leur enfance, les rêves de ces enfants les projettent toujours vers un futur ailleurs, loin de la misère qui l’entoure.
Souvenir d’une enfance humble mais heureuse en Bengale :
Dans ‘La complainte du Sentier’ (Pather Panchali’), sans doute le roman le plus connu et réputé de l’auteur, Bibhouti Bhoushan Banerji raconte son enfance dans une version plus ou moins romancée. Le ton autobiographique du récit est clair, Apou est une version de l’écrivain enfant, et l’entourage du garçon est un reflet de l’enfance de l’écrivain. Avec le temps ‘La complainte du sentier’ s’est érige en classique incontournable de la littérature bengali et indienne, étudié dans les écoles du pays.
Ne vous attendez pas à suivre une intrigue traditionnelle, il s’agit d’une simple compilation d’anecdotes de vie, saupoudrés avec quelques évènements qui vont façonner la vie de cet enfant et de sa famille, le tout narré avec une certaine innocence, depuis un point de vue bon enfant. Le ton se trouve à mi-chemin entre la nostalgie et le documentaire, comme une sorte de témoignage-souvenir d’un lieu et d’une époque, fenêtre privilégiée vers un monde aujourd’hui disparu. Le roman trace le portrait d’un peuple simple et humble, et fait le tour du quotidien dans un village bengali, avec les coutumes, la nourriture, le folklore, les croyances, la religion, la spiritualité et la misère, touchant aussi le sujet des inégalités sociales et de genre.
Même dans la misère, l’être humain essaie toujours de vivre et de cherche le bonheur, telle est la réflexion humaniste proposé par l’écrivain. Malgré ses évidentes qualités, le lyrisme de son style et son irrésistible capacité évocatrice, ce roman n’est pas pour tout le monde. Même si sans doute le lecteur curieux trouvera cela très intéressant, c’est souvent lent et dépourvu d’action. Suivre un gamin dans des petites aventures dans son quartier risque d’être peu prenant sur le long terme pour certains lecteurs.
L’édition française est souvent accompagnée par un DVD du film que le cinéaste Satyajit Ray réalisa en 1955, qui, porté par la musique inoubliable de Ravi Shankar remporta le prix des humanités du festival de Cannes de 1956.
Citation :
« La raison de la si grande douceur de cette vie est qu’elle est pétrie de bien des rêves et des illusions. Qu’importe que le rêve soit trompeur, l’imagination vide de réalités ! Sans eux l’homme serait sans cesse harcelé par la nécessité. Ce sont les plus grandes richesses de la vie. »
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