Littérature des 5 continents : AsieChine

La montagne de l’âme

Gao Xingjian*

(灵山 ; língshān, 1990)
Traduction : Noël et Liliane Dutrait. Langue d’origine : Chinois
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Un personnage (Toi), qui vient d’échapper à un cancer, partira à la recherche de la ‘Montagne de l’Âme’. Dans ce voyage initiatique le personnage fera plusieurs rencontres et traversera une région rurale et montagnarde presque oublié de la Chine. Des légendes, des traditions ancestrales et des personnages variés s’entremêlent dans ce récit aux cotés abstraits et surréels.

Où va-t-on ? :

C’est très difficile de parler de ce livre, tellement étrange et particulière est sa narration.

D’abord il y a une alternance entre deux systèmes de narration : à la deuxième personne (Toi) et puis à la première personne (Moi). Vers le milieu du roman on va rajouter un nouveau système narratif à la troisième personne (Lui), mais rien n’est clair sur l’identité de ces personnages, même parfois il semblerait que Moi et Toi pourraient être le même personnage à différents moments dans le temps, ou même dans l’esprit, car ce livre est un voyage initiatique à l’intérieur de l’être humain.

Je peux vous dire que j’ai arrêté d’essayer de comprendre très vite, j’ai mis mon impatience de côté et je me suis laissé emporter. Il y a un ou plusieurs voyages, remplis de rencontres et de légendes qui s’imbriquent avec nos personnages (Toi, Moi et Lui), à un moment donné, lire ce livre devient comme une espèce de transe. Il est triste et long (Presque 700 pages), et c’est plutôt difficile de suivre le récit car il y a très peu de continuité entre les scènes, mais j’ai lâché prise, bercé par ce côté mi-rêve, mi-poésie qui propose l’auteur. Je ne suis pas sûr qu’on soit arrivé nulle part, mais le voyage a été quand même fascinant.


Citation :

« Ce “moi” au milieu de “tu” n’est qu’un reflet dans le miroir, l’image inversée des fleurs dans l’eau ; si tu ne rentres pas dans le miroir, tu n’arriveras pas à repêcher quoi que ce soit et tu ne feras que t’apitoyer sur toi-même en pure perte. »

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