(狂人日记, 1918)
Traduction : Anonyme. Langue d’origine : Chinois
⭐⭐⭐
Ce que raconte cette nouvelle :
Notre narrateur est un jeune homme qui vit dans la campagne chinoise. Il est absolument persuadé qu’autour de lui il y a une cabale qui souhaite et complote sa mort, et dont son propre frère fait partie. L’objectif finale serait de pouvoir le manger. Selon lui, la terre entière est remplie des mangeurs d’hommes, et le seul vrai homme serait lui.
Le cannibalisme comme métaphore :
La nouvelle est déroutante et hautement symbolique. Entre la traduction dont je ne sais pas trop la pertinence et le sujet très métaphorique, c’est possible qu’on perde énormément d’éléments clé. Car l’idée semble présenter la possibilité que ce fou avec sa paranoïa de la persécution, soit en réalité lucide et ce soit bien son entourage qui ait perdu la raison. Cet homme aurait saisi la vérité : l’homme mange l’homme. La véritable nature de l’homme, la cruauté de la société et les rapports toxiques entre les êtres humains apparemment civilisés sont critiqués à travers le symbolisme du cannibalisme.
‘Le journal d’un fou’ est une étrange nouvelle écrite avec un ton simple et très direct. C’est la première œuvre littéraire écrite en chinois vernaculaire (qui se rapproche de la langue parlée plutôt que littéraire), et un des premiers classiques du roman moderne chinois.
Dans ce recueil il y a six autres nouvelles assez variées, d’intérêt divers, plutôt sombres, très souvent assez dures et avec peu d’espoir, traitant des personnages seuls dans leurs combats.
Citation :
« Je viens seulement de comprendre que j’ai vécu toutes ces années en un lieu où l’on se repaît de chair humaine depuis quatre mille ans. »
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