(The Kite Runner, 2003)
Traduction : Valérie Bourgeois. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Amir vit aux États-Unis, lorsqu’il reçoit un appel que lui demande de retourner en Afghanistan. Les souvenirs jaillissent, le passé revient. Amir nous raconte son enfance vécue avec Hassan, fils de ses serviteurs, analphabète et absolument en adoration d’Amir. Cependant, Amir est jaloux car son père semble traiter Hassan avec beaucoup plus de considérations que lui. La saison des cerfs-volants approche à grand pas et avec elle, la tragédie que traumatisera Amir pour tout le reste de sa vie.
Pour toi un millier de fois ! :
Merveilleux et émouvant livre, doté d’une structure très solide dans laquelle le passé et le présent se nourrissent mutuellement. Les évènements historiques qui ont secoué l’Afghanistan, (l’invasion russe, les talibans) font partie essentielle du récit sans pour autant lui faire perdre son caractère intimiste et sobre.
Les faits dans le roman sont expliqués en spirale, avec des cercles qui reviennent à chaque fois au même endroit rajoutant des nouvelles bribes d’information. Un fois le puzzle du passé complet, on est en immersion totale avec Amir dans le présent, car on a appris à voyager avec ses lourdes valises.
À niveaux personnages, beaucoup de contrastes entre les deux enfants protagonistes : ces frères de lait entretiennent une relation déséquilibrée mais fascinante. Hassan représente la pureté, l’intégrité. L’amitié est sans faille, son admiration absolue. Amir est un personnage moins entier, plus voluble, peut-être plus réel, plus complexe. Il a des faiblesses, des doutes et des regrets et il est peu conscient de ses privilèges. Après la tragédie, que je ne vais pas spoiler, l’incommunication, la vie, el les regrets d’Amir vont séparer ces amis qu’on croyait inséparables, et loin d’apaiser Amir, cela ne va faire que le ronger, dévoré par la culpabilité et le souvenir de sa lâcheté.
L’Amir adulte a évolué, certes, mais le traumatisme causé par le passé a laissé une trace indélébile. Quand la possibilité d’expier sa faute se présente, sa vie va basculer. Fabuleux mélodrame écrit avec finesse et classe.
Citation :
« Je me demandai si c’était ainsi que naissait le pardon, non en fanfare à l’occasion d’une épiphanie, mais à partir du moment où la douleur rassemblait ses affaires et pliait discrètement bagage au milieu de la nuit. »
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