(Titre original manquant, 1995)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Khmer
⭐⭐
Ce que raconte cette nouvelle :
Kao, la plus âgée d’une famille de trois enfants, a quitté la campagne pour s’installer en ville. Régulièrement elle envoie de l’argent à la famille, argent qui permet à San, notre narrateur, et sa jeune sœur, Moum, de poursuivre ses études. Dans ses lettres, Kao dit avoir un travail digne, mais la réalité est que, sans études, la jeune femme n’a pas eu d’autre recours que se dédier à la prostitution. Quand San et Moum grandissent et arrivent à leur tour en ville, la position de Kao risque d’être compromise.
La campagne, la ville et le secret de Kao :
Cette nouvelle très connue en Cambodge est plus intéressante par ce qu’elle raconte que par ses valeurs littéraires. L’intrigue est prédictible dès le départ, les ficelles narratives sont un peu grossières et le dilemme moral qui vit le narrateur est développé d’une façon trop schématique, pas assez subtile.
Malgré tout, le cadre et le contexte socio-économique de la nouvelle sont bien posés et réfléchis, notamment ce lien entre la campagne et la ville cambodgiennes et ce renvoi de l’argent au monde rural pour que les enfants puissent poursuivre ses études. Mais l’origine de cet argent motivera le quid-pro-quo et la réaction du narrateur, qui trouvera son enfance trahie et salie. Le sujet principal de ce récit est sans doute le jugement hâtif, et la critique de cet opprobre très facilement lancé contre quelqu’un, sa sœur dans l’occurrence, bien avant de connaître les motivations ni les conditions réelles de ses choix.
Malheureusement, ce plaidoyer contre les préjugés est beaucoup trop poussif et manque cruellement de nuances. Lecture intéressante mais sans plus.
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