(雪国, Yukiguni, Sérialisation 1935/1937)
Traduction : Fujimori Bunkichi. Langue d’origine : Japonais
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Il s’agit d’une histoire d’amour entre Shimamura, qui arrive de Tokyo et Komako, une geisha locale avec un tempérament passionné, qui travaille dans un bain thermal dans une province de montagne. Une deuxième femme, Yoko, qui Shimamura connaitra dans le train qui le mène à la station thermale, produira une étrange fascination chez cet homme volubile. Surtout que les deux femmes se connaissent et ils ont un passé commun…
Neige, neige et neige :
C’est clair que celui-là n’est pas un roman d’amour typique à l’occidentale. On sait peu des personnages, la plupart des actions sont à peine suggérées et les sentiments ne sont jamais trop expliqués. Le récit est parsemé d’ellipses narratives. Même si on n’est pas au courant de certaines parties du récit, on est embarqués dans cette triangle fascinant sous ce paysage enneigé qui semble cacher, couvrir ou protéger la vie intérieure des personnages.
‘Pays de neige’ est rempli de symboles de toute sorte (Le train, le tunnel qui sépare la région du reste du Japon, le paysage, la neige, le samisen/instrument de musique, les saisons, la dualité Geisha/prostituée), et bien sûr une bonne partie de la symbologie du roman va probablement passer inaperçue pour le lecteur occidental moyen que je représente.
Une fois averti, le lecteur qui osera sera récompensé largement. ‘Pays de neige’, petit classique de la littérature du vingtième siècle japonais, est un roman fascinant, d’un pouvoir lyrique rare, qui va nous envouter du début à la fin, et même au-delà. C’est un de ces romans qui gagne, une fois on a fini sa lecture et un certain temps est passé.
Après sa première publication, le roman a été retravaillé à plusieurs reprises par l’auteur, qui ne le donnera sa forme définitive que en 1948.
Citation :
« Les sommets de la haute chaîne, confondus en une seule ligne de crêtes, dressaient contre le ciel étoilé leur masse imposante, y découpant un horizon inquiétant, énorme et noir. Sur l’ensemble du paysage, toutefois, régnait une seule harmonie faite de pure sérénité et de tranquillité grandiose. »
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