(坊っちゃん, 1906)
Traduction : Hélène Morita. Langue d’origine : Japonais
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Après une enfance difficile, le jeune Botchan se trouve orphelin, seulement attaché à l’amour inconditionnel de Kiyo, la vieille servante de la famille. On est au Japon, au début du XXe siècle. Après ses études, le premier poste du jeune garçon sera comme professeur de mathématiques dans un poste lointain et enclavé. Pas habitué à la vie en province, le jeune professeur détonne dans son nouvel environnement, et il se trouvera rapidement confronté à des problèmes d’intégration, autant avec les élèves qu’avec les autres professeurs.
Chronique d’un jeune homme inadapté à son entourage :
‘Botchan’, le petit maître, titré d’auprès le nom affectueux que la servante donne au protagoniste, est un simple et beau roman qui traite sur un ton ironique le sujet de l’inadaptation. Venant de la capitale, Botchan sera mal à l’aise dans cet exile campagnard. Botchan est trop jeune, et il est toujours en train d’essayer de comprendre le monde, donc sans trop réfléchir, il regardera son entourage avec des airs de supériorité citadins, méprisant ses collègues par sa médiocrité provinciale, en les attribuant des surnoms à tout va (le bouffon, le porc-épic, le blaireau…), sans se rendre compte des ennemis qui se met sur le dos. Car dans ce collège de campagne, les intrigues et les calculs sont monnaie courante, et son attitude hautaine va lui créer quelques ennuis.
C’est certainement un roman avec un côté autobiographique très marqué, dans lequel Soseki passe des comptes avec son passé. En quelque sorte enfant non désiré, orphelin de mère à 14 ans et rejeté par son père, l’enfance de Soseki a plein de points de contact avec celle de Botchan. Puis, pour le séjour au collège, Soseki s’en inspire largement de sa propre expérience comme à professeur à Matsuyama, sur l’île de Shikoku, quelques années auparavant.
Le livre est très bien écrit, l’ambiance est réussie, et les personnages sont marquants, mais la structure du roman s’avère trop simpliste et redondante, et l’histoire tourne un peu en rond. « Botchan » est un classique parmi les classiques au Japon. De lecture obligé dans les écoles, j’ai un peu du mal à comprendre l’engouement pour ce roman, qui me semble beau, mais pas particulièrement fascinant.
Citation :
« Tout bien considéré, je me dis que la grande majorité de l’humanité vous exhorte au mal. On dirait que pour les gens, il est impossible de réussir dans la société à d’être malhonnête. »
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