Littérature des 5 continents : ArménieAsie

Soleil d’automne

Hrant Matevossian

(Աշնան արև, 1973)
Traduction : Pierre Ter-Sarkissian. Langue d’origine : Arménien
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce recueil de nouvelles :

Comme le reste de nouvelles, celle plus longue qui donne titre au recueil se situe à Tsemakout, un paisible village près du mont Ararat. Aghoun, femme acariâtre et déterminée que la vie a endurcie, se bat dans un dur quotidien pour joindre les deux bouts et enlever sa famille dignement, malgré les critiques et le mépris de sa belle-famille. Petit à petit les enfants seront séduits par le mode de vie citadin, mettant en péril le délicat équilibre de ce rude univers campagnard.

Portrait réaliste du monde rural arménien :

‘Soleil d’automne’ est un court roman ou novella, qui narre le dur quotidien d’une mère de famille dans la campagne arménienne. Le récit est accompagné d’autres nouvelles plus courtes dont la plus connue, ‘Août’, décrit un couple qui s’invective de façon violente à longueur de journée. Toutes ces nouvelles se déroulent dans le village de Tsemakout et récupèrent des personnages qui apparaissent dans les autres nouvelles. Cet ensemble de personnages, riche et complexe, tisse une radiographie très réaliste de la société rurale arménienne.

Matevossian, un des écrivains arméniens le plus connus du 20ème siècle propose une narration relativement simple basée clairement sur les dialogues. Dans tous ces récits les personnages sont en permanence en train d’échanger, de se disputer, de s’invectiver. Souvent derrière des causeries en apparence banales, il y a des sous-textes qui indiquent les vrais sentiments des protagonistes. Les dialogues fusent, et ce n’est pas toujours pour s’envoyer des fleurs. L’univers décrit est souvent dur, tout en restant toujours solide et réaliste.

Autre les rapports complexes et pas toujours tendres entre les personnages le sujet principal de ces histoires est le contraste entre le monde rural plus généreux et le monde citadin plus égoïste et individuel. Les mœurs modernes et le progrès avancent à grande pas, changeant à jamais le mode de vie campagnard et ses valeurs traditionnelles.


Citation :

« Tu sais que je dis toujours vrai. Ce qui manque, c’est quelqu’un qui écoute ce que je dis. On peut toujours avoir de l’instruction et des manières, à la campagne une fille reste de campagne et à la ville elle reste de la ville. Une paysanne peut se faire à la ville, mais une fille de la ville ne peut pas se faire à la campagne. Une fille de Tsemakout gardera toujours un pied parce qu’on n’achète pas tout avec de l’argent. »

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