Littérature des 5 continents : AsieInde

The temple and the mosque

Munshi Premchand

(Mandir aur masjid, 1920/1936)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Hindi/Urdu
⭐⭐

Ce que raconte ce recueil de nouvelles :

Dans la nouvelle qui donne titre au recueil, Chaudhary Itrat Ali, un érudit propriétaire terrien, doit gérer l’altercation provoquée une nuit par un petit groupe de musulmans, qui jettent des pierres vers le temple hindou. Il envoie son assistant et garde du corps Bhajan Singh, qui n’hésite pas à contrevenir les indications de son maitre et se lance dans une violente vengeance personnelle. Le dérapage de Bhajan Singh provoque un conflit encore plus difficile à régler, car les communautés musulmanes et hindoues qui, jusqu’à ce-moment-là, vivaient dans un certain équilibre, virent progressivement vers un affrontement de plus en plus virulent.

Dénonciation des injustices sociales en Inde :

Dhanpat Rai, plus connu comme Munshi Premchand, est un homme de lettres indien qui dédia la presque totalité de son œuvre à dénoncer les injustices sociales qui persistaient (et persistent) en Inde. A travers ses écrits, Premchand montre les abjectes conséquences de la rigidité du système de castes en Inde, et dénonce le mépris des pauvres et des opprimés de la part des puissants et des fortunés. L’isolement souffert par les personnes de castes inférieures, jugés insalubres et contaminantes, au point que le moindre contact physique indirecte obligerait les personnes jugées supérieures à prendre des bains purificateurs, est un autre des sujets de dénonciation préférés de Premchand.

La plupart des nouvelles réunies dans ce recueil cèdent la voix aux intouchables, aux miséreux, aux plus démunis et aux laissées par compte. La conscience sociale est omniprésente et domine totalement le récit. Les ficelles narratives sont souvent les mêmes : Un conflit entre castes créé un problème dont la solution provoque invariablement la détresse, l’humiliation ou la punition du plus faible.

Il existe peu de traductions de Premchand en français, mais à juger par la traduction anglaise que j’ai pu lire, les histoires sont très bien écrites et le style, même si très sobre, ne manque pas de beauté et finesse. Malgré cela la thématique prend le pas sur le développement des personnages, qui restent schématiques, dépourvus des arêtes et nuances. Les puissants sont abjects, les pauvres sont bons. Je ne doute pas que, malheureusement, ces horreurs soient une réalité en Inde, surtout à l’époque de l’écriture de ces nouvelles (entre 1920 et 1936), mais littérairement parlant, le lecteur peut regretter un certain manque de développement. Sur les mêmes sujets, préférez sans doute ‘Intouchable’, le chef-d’œuvre de Mulk Raj Anand, beaucoup plus nuancé et profond.


Citation :

« Si elle le giflait, elle devrait prendre un bain pour enlever la contamination transmise par la touchée. Si elle le frappait avec un bâton, elle devrait de toute façon le tenir, et la contamination fluerait du bâton jusqu’à sa main – comme une décharge électrique – et rentrerait dans son corps. Ainsi fait qu’elle se contenta de proférer autant d’obscénités qu’elle pouvait imaginer et puis elle lui ordonna de déguerpir (…) » (Traduction improvisée)

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