(Vishabriksha, 1873)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Bengali
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Nagendra est un riche zemindar (propriétaire des terres) qui part à Calcutta pour résoudre des affaires légales au tribunal. Pendant le voyage, il trouve une petite fille orpheline, Kunda, dont le père vient de mourir. Kunda se retrouve à la rue et Nagendra s’apitoie d’elle. Surja Mukhi, la femme de Nagendra, va lui proposer de la mener chez eux pour la marier à un familier. Les années passent, Kunda devient veuve et va être hébergée dans le palace de Nagendra et Surja. Mais l’équilibre du couple va être testé avec l’arrivée de la nouvelle venue.
Feuilleton + Shakespeare + Bollywood :
Très beau roman qui nous raconte une histoire très feuilletonesque, avec des passions déchainées, rebondissements théâtrales et amours impossibles, aux airs de tragédie shakespearienne, le tout agrémente à la sauce Bollywood : Imaginez un décor d’un palace bengali, jardins luxuriants aux oiseau chanteurs, bijoux qui scintillent sur des merveilleux saris, et regards langoureux aux pouvoir perçant. Si cette atmosphère vous intéresse, vous serez séduit.
L’histoire est complexe mais malgré une certaine prédictibilité, elle est puissante et émouvante, et ne manque pas des scènes romantiques au grand pouvoir de suggestion. Dans une belle séquence au début du roman, Kunda, la fille orpheline, fait un rêve d’un homme à la beauté saisissante qui la regarde bienveillant dans la lumière éclatante du ciel. Plus tard, Kunda reconnaîtra en Nagendra la figure de son rêve, et restera marquée à jamais par cette vision. Malgré le côté feuilleton Bollywoodien de ce que je viens de raconter, la scène est d’une beauté candide et sensible.
Les sujets traités sont très variés : Mariage et fidélité, les différences entre castes et classes sociales, la jalousie, la vengeance et la mort. C’est un peu trop moralisateur par moments. Cet arbre vénéneux, représente la graine qui corrompt le cœur de Nagendra et qui le pousse vers une autre femme, et aussi pousse aux personnages plus sombres du roman à perpétrer ses manigances aux objectifs troubles. Malgré tout ça, qui pourrait nous faire penser à une romance à l’eau de rose, on trouve une grande élégance dans le récit, qui reste sobre malgré les passions qui se déchainent à foison.
Les romans de cet auteur sont très difficiles à trouver en version papier. Du coup j’ai lu la traduction anglaise, ‘The poison tree’, ici, sur le site Project Gutenberg.
Citation :
“Kunda, following the indication, saw traced on the blue vault the figure of a man more beautiful than a god. Beholding his high, capacious forehead, his sincere kindly glance, his swan-like neck a little bent, and other trait of a fine man, no one would have believed that from him there was anything to be feared.”
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