Littérature des 5 continents : AsieJapon

Vita sexualis

Mori Ōgai

(ヰタ・セクスアリス, Ita Sekusuarisu, 1909)
Traduction : Amina Okada. Langue d’origine : Japonais
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Le professeur de philosophie Kanai Shizuka raconte à la première personne sa découverte de la sexualité, pendant les années qui vont de son enfance jusqu’à la fin de l’adolescence. Plutôt coincé et peu intéressé par l’univers féminin et par la sexualité en général, les expériences du futur professeur seront souvent étranges, incompréhensibles, et très souvent décevantes.

Vie sexuelle d’un homme plutôt coincé :

‘Vita sexualis (ou L’apprentissage amoureux du professeur Kanai Shizuka)’ est un récit probablement très autobiographique dans lequel Mori Ōgai utilise l’alter-ego de Kanai Shizuka pour expliquer son vécu et la découverte de la sexualité. Son idée était en quelque sorte d’importer les théories naturalistes façon Zola au Japon. À peine un mois après sa publication le livre fut retiré et banni, les autorités japonaises trouvant que le contenu attentait contra le moral, et était excessivement sexuel et pernicieux.

C’est très surprenant quand on lit ce roman aujourd’hui, car il est vraiment très pudique. Même si on comprend qu’au Japon de 1909 cela put créer un certain scandale et faire quelques vagues, la réalité est que le livre est vraiment naïf et bon enfant, les femmes en sont presque absentes par la plupart, et plus que vie sexuelle on peut presque en parler de vie asexuelle. Pas grande chose ne se passe côté érotique, un peu parce que ni la société ni l’entourage du protagoniste ne facilitent pas son épanouissement sexuel, mais plutôt parce que le protagoniste lui-même ne semble pas très intéressé. Le livre ne peut absolument pas se qualifier de récit érotique comme souvent est décrit, car étonnamment, la sexualité en est presque totalement absente.

Intéressant comme fenêtre privilégié pour aider à comprendre le caractère et la société nippone, et la répression et le renfermement personnel par rapport à la question érotique au début du XXe siècle dans ce pays, mais, autre cela, le récit est très désuet et son intérêt littéraire limité.


Citation :

« (…) pas une seule fois son désir ne fut assez impérieux pour le contraindre à prendre l’offensive. Il s’agissait toujours pour lui de défendre simplement sa position. »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *