Littérature des 5 continents : AsieBirmanie

You’ve Changed

Pyae Moe Thet War

(You’ve Changed. Fake Accents, Feminism, and Other Comedies from Myanmar, 2022)
Traduction :   Pas connue.   Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte ce recueil d’essais de non-fiction :

Dans cette collection de petits essais, Pyae Moe Thet War décrypte tout un ensemble des sujets qui concernent une écrivaine de milieu aisée, originaire de Birmanie, qui a étudié à l’étranger et écrit en anglais. Par exemple, les complications dérivées de l’immigration elle-même, la confusion et la perte de traduction entre l’Anglais et le Birman, l’importance de la nourriture dans la société birmane, le sens du féminisme quand on a été élevée en Asie, en lien avec la société occidentale, et en général tout ce qui implique être une femme d’origine asiatique dans le monde moderne.

Femme birmane dans le monde moderne occidental :

En tant qu’espagnol immigré en France, j’ai vécu à des degrés divers la plupart des sujets traités par Pyae Moe Thet War, et j’ai été traversé toute ma vie d’expatrié par des dilemmes linguistiques similaires, par le choc culturel, et par le fait d’avoir un partenaire d’un autre pays. J’ai aussi été parfois agacé d’être en permanence ramené à mes origines, même avec les meilleurs des volontés. Et pourtant, j’ai eu du mal à m’impliquer vraiment à ce qu’elle racontait, car quelque part son optique me semblait superficielle, et même trop souvent on sentait que derrière l’écrivaine avait une femme privilégiée, avec des soucis relativement mineurs, surtout si on les compare avec le quotidien de la femme birmane moyenne.

Bien sûr, on n’est pas obligé de demander à tout écrivain de faire de la dénonciation sociale, et il n’y a pas une obligation de parler d’un sujet ou d’un autre, mais globalement la façon d’aborder les thèmes m’a semblé peu profonde et plutôt dérisoire. Est-ce que c’est le résultat de la censure autoritaire qui règne dans le pays, et qui limite toute critique ouverte de l’armée ou du parti au pouvoir ? Difficile à dire, mais personnellement j’aimerais lire plutôt un autre auteur birman qui puisse approfondir plus sur les sujets traités.

C’est bien écrit et cela ne manque pas d’intérêt, surtout les chapitres concernant la condition féminine de la femme asiatique, comme celui qui décrit la pression pour laver séparément le linge des femmes de celui des hommes, mais globalement c’est creux et un peu autocentré. Lecture agréable mais sans plus.


Citation :

« Je suis le type de personne que, dans le cas où je serais poignardée dans la rue, préfère saigner jusqu’à la mort plutôt que déranger un inconnu et lui demander de l’aide. » (Traduction improvisée)

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *