(Една българка, 1899) (Слугиня, 1893)
Traduction : Nad. / J. Guillebert. Langue d’origine : Bulgare
⭐⭐
Ce que racontent ces nouvelles :
La Bulgare : XIXe siècle, on est en pleine insurrection contre l’armée ottomane, qui maîtrise le pays. Une femme avec un bébé, souhaite traverser le fleuve pour mener son enfant faire bénir au monastère. On apprend que dans le chemin, elle a rencontré un pauvre insurgé, affamé et crevé de fatigue, qu’elle va accueillir, cacher et soigner comme si c’était son fils, avec l’espoir que cette bonne action garde son propre enfant en bonne santé.
Une servante ! : Un couple de bourgeois se plaignent du manque de servante car la sienne vient de leur quitter. Après quelques jours de ce qu’ils appellent un ‘malheur’, une jeune fille et son père appellent à la porte et proposent les services de la petite pour faire le ménage dans la maison. Le couple voit le ciel et la fin de leurs tourments.
Écrivain patriote :
Ivan Vazov a écrit souvent sur cette période qui a vu la deuxième naissance de la Bulgarie comme pays indépendant après 500 ans de domination ottomane. Bien sûr les turques sont plutôt les méchants de l’histoire.
Dans la première nouvelle, l’insurrection bulgare est centrale, du coup j’ai appris un peu sur le sujet, ce qui est toujours un avantage de lire littérature d’ailleurs. Elle dépayse et aussi élargit les connaissances.
L’insurrection d’avril 1876 : Rébellion du peuple Bulgare contre l’Empire ottoman, violemment contrecarrée par la répression sanglante de l’armée turque et les bachi-bouzouks, qui a déclenché un scandale international, avec indignation notoire aux États-Unis et en Europe, et qui, a fini par déboucher dans l’indépendance (Par la deuxième fois), donc renaissance du pays Bulgare en 1878.
La deuxième et très courte nouvelle est plus anecdotique et comique. Deux bourgeois assez snobs voient leur petit bonheur menacé par leur propre stupidité. Un fond de germe de rébellion socialiste derrière ces servantes qui demandent plus de droits, et ces bourgeois qui ne s’adaptent pas à la nouvelle ère qui prône le socialisme. Donc une certaine critique légère, revêtue du sarcasme, qui nous fait assumer que l’idéologie de Vazov serait plutôt proche du socialisme.
Au moment d’écrire ce critique (2021), ces deux nouvelles sont disponibles en traduction française sur le fabuleux site de la bibliothèque russe et slave, ici et ici.
Citation :
« L’âme remplie de crainte, et les yeux pleins de visions lugubres, tout devant elle prenait un aspect menaçant, et arrivée au sommet, elle se laissa tomber épuisée, sur la terre froide, sous un gros orme. »
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