(Baltaragio malūnas, 1945)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Lituanien
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Le meunier Whitehorn essaie de trouver un fiancé pour sa fille Jurga, mais dès qu’un candidat s’approche du moulin, la charrette se perd ou lui arrive une mésaventure, comme si une malédiction bloquait l’accès des candidats au cœur de la jeune fille. Des années auparavant, Whitehorn avait établi un pacte avec son voisin le diable Perkūnas. Il l’aiderait à conquérir sa bienaimée Marcela et en échange Whitehorn lui cèderait sa future fille en mariage. Des années après et après mille péripéties, Whithorn essaie d’éviter de payer le prix et fait passer sa gouvernante Ursula par sa fille. Perkūnas est effrayé par la tempéramental Ursula et décide de renoncer à ses projets de mariage. Mais un jour il aperçoit une jeune fille dans les alentours du moulin et tombe sous son charme, sans savoir qu’il s’agit de Jurga, la fille de Whitehorn.
Conte de fée traditionnel lituanien :
‘Baltaragio malūnas’ (Le moulin de Baltaregis) est devenu un classique incontournable de la littérature lituanienne mais le chemin de publication du livre et le parcours de son auteur furent bien compliqués. Écrit en 1942 pendant l’occupation allemande de la Lituanie, le roman fut publié brièvement en 1945, jusqu’à que les tendances gauchistes de Kazys Boruta finirent pour le mener en prison et le roman fut interdit. Le livre fut publié à nouveau en 1952 à Chicago, puis, en 1962, Boruta réussit à faire publier à nouveau le livre dans la Lituanie soviétique, avec pas mal de remaniements et des nouveaux personnages. Mais même mauvaise chance sous les soviets, prison et interdiction. Boruta fut contraint d’arrêter l’écriture et finit ses jours travaillant comme à traducteur anonyme.
L’histoire est rocambolesque, digne d’un roman héroic-fantasy pour adolescents, qui mélange plein d’éléments du folklore et traditions lituaniens dans un ensemble étoffe de magie, romance, tragédie, action et aventure. Le voisin est un diable, est aussi le dieu du tonnerre. Le fiancé de Jurga a des chevaux presque magiques qui volent aussi vite que le vent. Les malédictions, charmes et sorts sont monnaie courante. Tout semble préconiser une espèce de réalisme magique à la sauce lituanienne. Sauf que à mon sens il y a beaucoup trop d’éléments, beaucoup trop d’action et beaucoup trop de rebondissements, du coup le cocktail est par moments un peu indigeste.
À mi-chemin entre la tragédie romantique pittoresque, la comédie de mœurs déjantée, et le conte de fées fantastique, ‘Baltaragio malûnas’ est captivant du point de vue folklore et culture lituaniens, mais littérairement parlant son intérêt reste limité, principalement par ses excès et son manque de finesse. C’est assez chaotique et all over the place mais c’est quand même une lecture facile et attachante. Faute de traduction française connue, j’ai lu la traduction anglaise de Elizabeth Novickas, ‘Whitehorn’s windmill’, disponible ici.
Citation :
« On ne peut pas fuir sa malchance. Elle arrivera tout de même, ici ou ailleurs. » (Traduction improvisée)
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