(El Cafè de la Granota, 1985)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Catalan
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce recueil de nouvelles :
Un chroniqueur profite de son séjour à Mequinensa, ville paisible en bordure du fleuve Èbre, pour transcrire la mémoire des lieux tout en récupérant des histoires et anecdotes des habitants. Au centre des 14 nouvelles on trouve le Café de la Granota, un établissement singulier où se donnent rendez-vous tout un ensemble disparate de personnages.
Chroniques de la ville de Mequinensa :
Comme c’est le cas de pratiquement la totalité de l’œuvre de Moncada, toutes ces nouvelles sont situées dans la ville de Mequinensa, d’où l’auteur en est originaire. Nichée à la confluence de l’Èbre et le Sègre entre la Catalogne et l’Aragon, Mequinensa était destinée à finir sous l’eau lors de la construction d’un colossal barrage pendant le franquisme. Entre 1957 et 1964 face à l’inondation imminente de la ville, elle fut entièrement reconstruite plus en amont. Ce déménagement laissa sans doute une trace indélébile chez le jeune auteur. Le traumatisme identitaire produit par ce changement et le besoin de sauvegarder la mémoire de l’ancienne ville désormais inondée, conforment le noyau et l’âme de toute l’œuvre de cet écrivain aragonais d’expression catalane.
Le recueil est un peu irrégulier et les nouvelles souvent trop simples, mais elles apportent beaucoup plus d’humour et d’ironie que d’autres œuvres postérieurs de Moncada. ‘El cafè de la Granota’ peut compléter et approfondir la lecture de cet écrivain singulier, sans doute un de plus importants en langue catalane du XXe siècle. Mais je recommande sans hésitation attaquer la lecture de Moncada par son chef d’œuvre ‘Les bateliers de l’Èbre’ (aussi publié sous le titre ‘Le testament de l’Èbre’), véritable monument à la mémoire collective d’un village disparu sous l’eau.
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