(Estremida memòria, 1997)
Traduction : Mathilde Bensoussan. Langue d’origine : Catalan
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Mequinensa, ville dans la frontière entre la Catalogne et l’Aragon, été 1877. Le récepteur des contributions du roi et son cortège, dont un guardia civil, sont assassinés. Un procès improvisé permettra de juger les présumés coupables, à la va vite et sans trop de garanties.
Faulkner à la catalane :
Le roman suit les familles des accusés de ce fait divers, et l’action avance en séquences parallèles qui sautent dans le temps, de façon désordonnée. Ce point de vue polyédrique d’incroyable complexité, fait penser aux roman ‘As I lay dying’ de William Faulkner, ou encore à certains des romans les plus opaques du boom Latino-américain (Carpentier, Fuentes…). Comme Faulkner, ce livre est bien bien bien difficile à lire.
Le récit est quand même solide, c’est sans doute la faute au lecteur s’il décroche. Mais, sauf si vous aimez lire en prenant de notes à coté, ou bien vous possédez une liste de personnages et leurs liens de famille, vaut mieux s’abstenir. On est vite perdu. Un nouveau narrateur, qui semble omniscient, s’incorpore, après chaque suite de chapitres, pour rajouter des précisions. Cela aide, mais on reste quand même perplexe par ces interventions un peu étranges.
Moncada est moyennement intéressé pour l’intrigue, l’assassinat et le jugement. La situation politique, la restauration de la monarchie après la chute de la république et l’ambiance de nationalisme catalan sont présents mais sans insister. C’est les relations entre les personnages et les familles et le rapport entre pouvoir et justice qui sont mises à l’honneur ici.
Potentiellement aurait pu être une grande œuvre, mais un petit côté prétentieux non justifié, nuit ce roman.
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